Parmi les candidats autorisés par le Conseil constitutionnel à se présenter à l’élection présidentielle du 27 décembre prochain, un seul représente la jeune génération, la génération 1970. Il se nomme Jean Serge BOKASSA, ancien député de Mbaïki et ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, né le 25 février 1972. Il fait partie des candidats appelés “fils à papa”. C’est aussi le cas de Désiré Bilal NZANGA KOLINGBA, Sylvain PATASSE-NGAKOUTOU, Timoléon BAIKOUA. Ils doivent l’essentiel de leur “carrière politique” à leur patronyme. Ce n’est en aucun cas une critique à leur égard car ils n’ont pas choisis d’être nés “fils de”. C’est le hasard de la nature. Il leur reste malgré tout à acquérir la légitimé autre que filiale, à s’imposer par leur travail.
Une remarque s’impose : la génération née dans les années 1970 n’est pas assez représentée à cette élection. Cette inaction de la nouvelle génération révèle une certaine immaturité, un doute à la fois de son identité et de son ambition. Ce doute qu’elle a par rapport à l’exercice du pouvoir, elle l’a évidemment par rapport aux prises de responsabilités.
Les enjeux de ce scrutin auraient pu enrôler plus de quadras à assumer leurs responsabilités et à s’affirmer comme la seule alternative à la génération précédente qui a échoué sur tous les plans. Les centrafricains veulent des gens qui aiment leur pays, qui veulent changer les politiques pathologiques, malsaines, claniques, ethniques, ils veulent des hommes qui ont une vision, un programme, une expérience professionnelle et politique assumées. La coordination pour la rupture et la renaissance de la Centrafrique, un mouvement de jeunes centrafricains, réunis autour d’une démarche commune, celle de recréer les conditions d’un “ETAT fort, le développement humain (HOMME) et la construction des réseaux supports (INFRASTRUCTURES) afin d’accompagner l’AGRICULTURE, les INDUSTRIES et les SERVICES (les 3 piliers)”, ce programme si dense et riche a été abandonnée par leurs prometteurs, Maxime NANA, Vianney RAMA et les autres, génération 1970. Ce qui est très dommage. Je croyais très fortement en ces jeunes, à leurs projets, leurs discours mais malheureusement ils ont renoncé à participer à cette élection, je ne sais pas pour quelles raisons. Motivé par leurs fortes convictions de pouvoir changer les choses, j’ai été frappé par le contenu et la qualité de leurs publications sur les sites et blogs internet et pages Facebook: http://www.lesplumesderca.com/quavez-vous-fait-ade-la-centrafrique/
Je ne saurais dire s’ils ont manqué de conviction ou de courage, peut-être des deux.
Ils sont au moins 8 sur la liste, les “jeunes” des années 1960 à être candidats : Charles Armel DOUBANE, Cyriaque GONDA, Régina KONZI-MONGOT, Guy Roger MOSKIT, Mathias Barthélémy MOROUBA, Joseph YAKETE, Théodore KAPOU, Maxime KAZAGUI. Face à une très faible représentativité des jeunes des années 1970, les jeunes loups des années 1970 se positionnent, ils sont mieux représentés quantitativement. Que proposent-ils concrètement? Malheureusement pas grand-chose. A deux semaines de cette élection, ils sont loin d’être une opportunité pour sortir notre pays de la pauvreté physique, mentale, sociale, qui le gangrène car ils ne disposent d’aucun projet, aucun programme d’avenir pour la Centrafrique. Nous ne connaissons ni leurs staffs, ni les hommes avec qui ils travaillent. Comment pouvons-nous, dans ces conditions, leur accorder nos votes ? Ils veulent tous un bout de la galette Centrafrique. Ils sont certainement talentueux, sincères. Mais ces jeunes loups pêchent souvent par égoïsme, quitte à ignorer que l’effort de s’unir pour travailler ensemble finit toujours par payer. Plutôt que de se faire la guerre, ils auraient pu se réunir sous une même bannière pour apporter le changement nécessaire. Ils sont jeunes, dynamiques, intelligents. Ils se connaissent tous. Ils auraient pu mettre en place des méthodes, imaginé des outils, trouver des points de convergence, mais poser aussi des limites, construire un programme, mettre en place des règles claires dès le départ, construire un programme une alliance pour s’imposer. L’égoïsme tue.
Les autres candidats sont nés dans les années 1940 et 1950. Ils représentent soit disant les “poids lourds”. Certains ont été Premiers Ministres, d’autres plusieurs fois ministres. Ils ont, de loin au de près, contribuer à al descente aux enfers de notre pays. Le Candidat Martin ZIGUELE était Premier Ministre au moment où les Banyamulenges torturaient le peuple centrafricain, violaient hommes, femmes, enfants centrafricains. Il est coresponsable avec le feu Président PATASSE de ces massacres. Le Candidat Anicet Georges DOLOGUELE, surnommé Monsieur 10%, n’a pas fait mieux pour l’économie de son pays. Tous deux n’ont jamais publié leur bilan de responsabilités sociales, politiques, financières, etc. Ils ont été PM et ils n’ont rien fait. Ce n’est pas en devenant Président qu’ils vont révolutionner le quotidien des centrafricains.
Il ne reste aux électeurs centrafricains, qui refusent de choisir entre la peste et le choléra, qu’à glisser dans l’urne un bulletin affirmant leur appartenance à la République centrafricaine. Je préfère donner la chance à celui qui n’a jamais été infecté par les vieux politicards centrafricains, Joseph YAKETE, pour conduire durant la prochaine mandature la destinée de la RCA. Il a une expérience non négligeable dans la conduite d’un Etat fort. Il est sain d’esprit. Le seul hic, son rapport avec la France. Qu’adviendra-t-il de nos relations avec la France une fois qu’il sera au pouvoir ? Je peux également citer le Professeur Gaston Mandata NGUEREKATA et Monsieur Emile Gros Raymond NAKOMBO qui avaient pris d’énormes risques pour leur vie, en demandant la démission de DJOTODIA pour le premier, et en étant présent auprès des malades et blessés pour le second, pendant le court règne de la séléka.
Martial ADOUMBOU