La signature du pacte entre chefs Séléka et anti-Balaka a été préparée à Bangui par la gendarmerie vaticane et la communauté Sant’Egidio, selon le site Vatican Insider.
Un chef de la milice Séléka, composée à majorité de musulmans, et un autre de la milice anti-Balaka, à majorité chrétienne, avaient signé, vendredi 13 novembre, un pacte secret de non-agression en vue de la visite du pape François en Centrafrique, les 29 et 30 novembre. Cet accord a été permis grâce à la médiation de la gendarmerie vaticane et de la communauté Sant’Egidio, annonce le site Vatican Insider jeudi 10 décembre.
Le document porte les signatures d’Abdoulaye Hissène, pour la Séléka, et de Maksim Mokom, pour les anti-Balaka.
Le cardinal Angelo Becciu, sous-secrétaire d’État du Vatican, qui voyageait avec le pape, a expliqué avoir reçu une copie de l’accord durant la messe en plein air que le pape a célébrée à Bangui, le 30 novembre.
CRAINTES POUR LA SÉCURITÉ DU PAPE
La veille, le pape François avait inauguré le Jubilé de la miséricorde en ouvrant la porte sainte de la cathédrale de Bangui, pour le deuxième jour d’une visite qui avait fait craindre pour sa sécurité, tant la situation est tendue dans la capitale Centrafricaine.
La République centrafricaine (RCA) a été ravagée par la violence depuis 2013, quand la Séléka s’est emparée de la capitale Bangui et a renversé le gouvernement en place. À la suite des crimes commis par le groupe, des chrétiens ont mis sur pied les milices de défense anti-Balaka, qui se sont elles-mêmes rendues coupables d’exactions.
Bien que les deux factions aient signé un cessez-le-feu en 2014, les escarmouches meurtrières ont continué. La situation sécuritaire des derniers mois était tellement incertaine que des appels à l’annulation de la visite du pape avaient été lancés, notamment de la part de l’armée française.
DEPUIS LA VISITE DU PAPE FRANÇOIS, DE NOUVEAUX TROUBLES
Depuis la visite du pape François, de nouveaux troubles ont éclaté dans la capitale, notamment après l’invalidation par les autorités compétentes de la candidature de l’ex-président François Bozizé à l’élection présidentielle du 29 décembre prochain.
Cependant, la visite du pape a profondément marqué la communauté musulmane, selon Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui qui affirme que « ce sont d’abord les musulmans qui disent :”Le pape est venu, nous voulons la paix, nous ne voulons plus la guerre.” »
Mercredi 9 décembre, l’archevêque de Bangui s’est rendu à pied dans le quartier musulman du PK5 pour apaiser les tensions intercommunautaires, parcourant un no man’s land que personne ne se risque à franchir, rapporte RFI.
C.C. avec Vatican Insider, Apic, Fides