Jeune Afrique : En septembre 2013, François Hollande déclarait, en parlant du Mali : « Nous avons gagné cette guerre. » N’était-ce pas un peu prématuré ?
Jean-Yves Le Drian : Non. Et d’ailleurs, la situation au Mali n’est plus la même qu’au moment du déclenchement de l’opération Serval, début 2013. À l’époque, le pays était directement menacé par des groupes terroristes qui voulaient en faire un sanctuaire fondamentaliste, d’où ils auraient ensuite pu menacer d’autres pays en Afrique et même en Europe. Ils étaient à Gao, à Tombouctou, et ils descendaient vers Mopti. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans cette configuration : les principaux groupes terroristes ont été démantelés, des élections ont eu lieu, la démocratie fait son retour… Tout n’est pas réglé, bien sûr il reste ici ou là des cellules terroristes, mais le Mali a repris confiance.
Pourtant, Kidal a vécu de nouveaux soubresauts dramatiques, tandis que d’autres groupes ont fait leur apparition, dont le Front de libération du Macina et Al-Mourabitoune, qui ont tous les deux revendiqué l’attentat de l’hôtel Radisson Blu du 20 novembre à Bamako…
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