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Centrafrique : que dit la cour des comptes ?
Publié le lundi 27 octobre 2014  |  Les Plumes de RCA
Financement
© Agence de Presse Africaine par DR
Financement Angolais : le Premier Ministre centrafricain, Mahamat Kamoun face au conseil de transition
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Par GJK

Si par miracle, sa générosité naturelle le poussait une fois encore à se porter au secours des populations centrafricaines désemparées par leur extrême indigence, certainement que le « philanthrope » angolais José Eduardo dos Santos, serait tenté de résister avec ténacité aux appels pressants de sa voix intérieure. Et il n’aurait pas tort !

Le « petit » geste de 10 millions de dollars du peuple d’Angola au peuple de Centrafrique a plutôt permis d’ouvrir la boîte de pandore de la transition en cours.

Dès les premières révélations faites par l’hebdomadaire Jeune Afrique N°2803 du 28 septembre 2014, l’on a entendu toutes sortes de déclarations : fantaisistes, mensongères, haineuses, choquantes, fallacieuses, absurdes, etc…

Malgré tout, que faut-il retenir de l’interpellation du premier Ministre Kamoun par le CNT au sujet du fameux « don angolais » ? Certainement pas l’annonce du paiement aux fonctionnaires des deux mois salaires dès aujourd’hui ! Rien n’est moins sûr qu’une promesse qui n’engage pas son auteur.

Retenir la mise en place de la commission d’enquête parlementaire ? Le peuple centrafricain attend de voir. Ce qui est sûr, à la faveur de cette crise des « riches qui se nourrissent du sang des pauvres », plusieurs fois, le nom de la Cour des comptes a été prononcé.

Tout d’abord par Alexandre Nguendet lors de son discours du 1er octobre 2014 : « Aussi, je ne manquerai pas de mettre en place une commission de contrôle de la gestion des ressources financières du Conseil National de Transition pour qu’il fasse l’audit des comptes de l’institution assorti d’un rapport. Après quoi, la Cour des Comptes sera invitée à faire son contrôle de routine. »

Ensuite le 16 Octobre 2014, le Premier Ministre Kamoun laissait entendre : « nous sommes là pour faire la lumière sur la gestion du don angolais. J’ai suivi toutes les gymnastiques, toute la passion qui a animé les conseiller nationaux dans cette salle. Pour cela, je crois qu’une commission parlementaire ne serait pas impartiale, c’est pourquoi nous vous recommandons la saisine de la cour des comptes qui pourra faire toute la lumière sur la gestion de ce don »

Le 17 Octobre 2014 sur RFI, à la question « la saisine éventuelle de la Cour des comptes annoncée par le PM Kamoun, est-ce que cela vous satisfait » ? Alexandre Nguendet a ainsi répondu : « Cela n’engage que le gouvernement. Il revient au président du Conseil national de Transition, s’il juge nécessaire, de saisir la Cour des comptes qui assiste la représentation nationale dans le contrôle de la gestion des deniers publics de l’Etat. »

Enfin dans son message à la nation fait devant le CNT le 27/10/2014, Catherine Samba-Panza annonçait : « S’agissant du don angolais, je précise que seules les raisons d’Etat ont guidé son utilisation selon des procédures dérogatoires suivies de régularisation par les services techniques du Ministère des Finances. Mais puisqu’on en a fait un drame, j’en ai saisi la Cour des Comptes qui examinera cette question en toute impartialité. »

Après avoir ainsi entendu les uns et les autres, la question que se pose de suite le citoyen est celle-ci : mais que dit la Cour des comptes de la République ?

Pour ma part, au lieu d’analyser ici l’organisation et le fonctionnement de cette juridiction prévue par les textes de référence, je voudrais tout simplement exprimé un certain nombre d’inquiétudes que je ressens.

Premièrement, en examinant les différentes réactions et déclarations, il y’a lieu tout naturellement de craindre le risque d’instrumentalisation de la Cour des Comptes. Cette juridiction ne devrait pas se voir transformée en une cour de règlement de compte entre des dirigeants politico-mafieux.

Deuxièmement, l’on se demande à juste titre, qui a pouvoir et a déjà saisi la cour des comptes et pour quelle affaire ? A ce qu’il me semble « Le Conseil National de Transition règle les comptes de la Nation. A cet effet, il est assisté par la Cour des Comptes ;
Il peut charger la Cour des Comptes de toute enquête ou étude se rapportant à l’exécution des recettes et des dépenses publiques ou à la gestion de la trésorerie nationale et des deniers publics » (Article 56 de la Charte de la transition).

Ainsi donc, si Nguendet a tenu et finalement obtenu l’interpellation du PM au sujet du « don angolais » devant le CNT, il va de soi qu’il ne s’agit là que de la première étape d’une procédure qui peut aboutir à la saisine de la Cour des Comptes. Comment alors expliquer que pour la même affaire, la Présidente de la Transition semble dire qu’elle aussi a saisi ou veut saisir la Cour des Comptes ? Et même si l’on redoute la mise en place éventuelle d’une commission parlementaire dont l’impartialité est d’office remise en cause, la double saisine de la Cour des comptes à la fois par le CNT et la Présidente de la Transition ne pose-t-il point de problèmes ?

Troisièmement, d’après certaines indiscrétions, la cour des comptes aurait fait parvenir au CNT depuis le jeudi dernier, une notification dans laquelle, il serait question d’un contrôle des comptes du parlement provisoire à compter du 10 novembre prochain. Et si cela s’avère vrai, les Centrafricains doivent vraiment se poser des questions sur les intentions réelles de ceux qui nous « gouvernent ». Malgré la fiabilité de mes sources, je me demande s’il s’agit là d’une « nouvelle plaisanterie ».

Que l’on se comprenne bien. Le CNT n’est pas au-dessus de la loi. Cette institution – garante de la moralité et de l’application des textes qu’elle-même élabore -, comme tous les autres organes de la transition, peut et doit absolument faire l’objet d’un contrôle sérieux et approfondi de sa propre gestion. Plus est, l’atmosphère délétère créé par l’affaire du « don angolais », a donné en même temps l’occasion à certaines personnes de nous apprendre le « don soudanais », le « don Sassou-Nguesso» ou le « don qatari » etc…Le peuple serait bien ravi de connaître la vérité à propos de tous ses milliards qu’on lui vole.

Mais de grâce, une chose après une autre et non tout à la fois et en même temps. C’est vrai que la sauvagerie et le chienlit semblent avoir gagné la Centrafrique et certains Centrafricains, mais il demeure encore à tous les niveaux j’en suis convaincu, quelques esprits lucides. Nous avons commencé avec le don angolais, finissons-en. Et aussitôt que le peuple aura été convaincu, l’on pourra immédiatement « se jeter » tous ensemble sur le CNT. De toutes les manières ce n’est pas les pauvres populations qui verseraient des larmes à cause d’une empoignade entre dirigeants repus ! Que l’on veuille bien éviter de faire passer Nguendet et toute son institution pour des « martyrs ».

Enfin, après avoir suivi attentivement le discours en sango du 22/10/ 2014 prononcé par Samba-Panza, on a l’impression au détour d’une phrase, que la Présidente semble se dire que le « don angolais » est derrière nous, et qu’elle filerait la parfaite entente pour ne pas dire la parfaite « intelligence » avec Nguendet. Soit. Que les deux principales autorités de la Transition s’entendent pour travailler au bonheur des Centrafricains, rien de plus souhaitable ! Ce qui le serait bien moins et risquerait de créer une autre crise, c’est de prendre les enfants du « Vieux » Boganda pour des canards boiteux ou les dindons d’une sinistre farce entre dirigeants politico-mafieux !

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
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