Au terme de six mois après la mise en place du gouvernement dit des « technocrates », la transition centrafricaine est en panne même si on ne manque pas de signaler quelques efforts consentis par l’exécutif centrafricain. Après la revanche de la présidente Cathérine Samba-Panza sur le dictateur Idriss Déby au forum de Brazzaville,un toilettage au sommet de l’Etat centrafricain s’avère nécessaire, afin d’appuyer le réveil tardif des forces vives de la nation qui ont eu l’outrecuidance de remettre en cause les mesures macabres dictées à Malabo en marge du sommet de l’Union Africaine.
Décidées par les chefs de la CEEAC, l’armada des mesures prises par ces derniers sous la houlette de Déby étaient destinées à congédier le PM Nzapayèkè et renforcer le pouvoir des bandits de grands chemins et porteurs d’armes que sont les Anti-Balaka et la Seleka.
On le sait, à Brazzaville il n’avait été seulement question de cessation des hostilités et du désarmement. Les participants aidés par la détermination du président Sassou ont obtenu le premier volet du forum grâce à la signature d’un Cessez le feu signé par toutes les parties en conflit.
Quant au désarmement qui parait plus compliqué, il sera discuté à Bangui avec l’implication de tous les centrafricains a souligné le chef de mission de la Séléka M. Mohamed Dhaffane.
Les représentants des partis politiques dont nombreux figuraient au sein de la commission politique du dit forum ont rejeté en bloc un supposé accord qui aurait été conclu juste avant la démission de Djoto-Tiangaï qui attribue le poste de premier ministre à un musulman issu des rangs de la Séléka. Pour ces deniers la RCA étant un pays laïc, donc seuls les critères d’intégrité et de compétences sont requis pour briguer le poste de premier ministre.
C’est dans ce contexte qu’apparait, l’implication de nouveaux acteurs expérimentés à l’exemple de l’ancien ministre d’Etat karim Meckassoa, intellectuel, homme intègre, compétent, et musulman modéré.
Ce dernier qui n’a jamais été dans les petits papiers d’Idriss Déby ennemi des centrafricains dans leur majorité et qui n’est pas un Séléka, possède les numéros de téléphone de nombreux grands de ce monde et une panoplie de présidents africains parmi lesquels Ouatara de la Côte d’ivoire, Condé de la Guinée, Biya du Cameroun, Compaoré du Burkina, Ali Bongo du Gabon …
Il s’est imposé dans le paysage politique centrafricain grâce à ses références et son carnet d’adresse qui dépasse toutes les frontières.
Meckassoa a la chance d’être très proche du médiateur de la crise centrafricaine, le président Sassou N’Guesso qui le considère comme un frère d’après plusieurs sources. D’ailleurs ce dernier a été aperçu en aparté le premier jour du forum avec les présidents Sassou et Cathérine Samba-Panza au beau milieu des participants dans la salle du banquet du palais de congrès de Brazzaville.
Né d’un père musulman et d’une mère, fille du chef traditionnel Chefou à kaga-bandora dans la préfecture de la Kémo-Ibingui, Karim Meckassoa qui a toujours baigné entre les centrafricains de toutes les réligions a le profil idéal pour ramener la paix et les investisseurs dans ce pays d’après le microcosme centrafricain. Selon plusieurs témoins KM a marqué positivement tous les fonctionnaires et l’opinion nationale sur tous les ministères qu’il a eu l’occasion de diriger.
Interrogé sur l’éventualité de sa nomination au poste de premier ministre, un de ses proches conseillers a déclaré que ce dernier exigera des préalables parmi lesquels le financement et la mise en place du Désarmement démobilisation et de la Réinsertion par la communauté internationale.
In fine Meckassoa pourra être le pompier dont la RCA a fortement besoin mais pas à n’importe quel prix.
Wilfried Maurice SEBIRO