Depuis le 24 mars 2013, l’insécurité, l’impunité, la conflagration sociale et la crise économique ont plombé la transition qui est censée conduire à l’organisation des élections démocratiques libres et transparentes dans la sécurité et la confiance retrouvées.
Le Forum Démocratique pour la Modernité (FODEM) dénonce la violation de l’Accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet 2014 par ses signataires, laquelle violation a entrainé une recrudescence du banditisme et de la criminalité sur une bonne partie du territoire national et particulièrement dans certains Arrondissements de Bangui, à Bimbo dans l’Ombella-M’poko, dans la Ouaka,dans l’Houam, dans l’Houam-Pendé et dans la Nana Mambéré.
Le FODEM appelle à la mobilisation de toute la classe politique et des forces vives de la Nation pour le respect et la stricte application des Accords de Brazzaville et de toutes les dispositions des Résolutions des Nations Unies concernant notre pays la République Centrafricaine.
Le banditisme et la criminalité ne se règlent pas par le dialogue. Le FODEM rappelle son ambition d’aider à la construction d’un État de droit où nul ne pourrait se placer au-dessus des Lois de la République.
Le FODEM rappelle que la sécurisation de notre pays passe par la mise en œuvre du programme Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), le rétablissement de l’ordre public et la relance économique.
Le retard considérable accusé dans la réalisation du DDR et la relance économique qui se fait attendre pourraient justifier la recrudescence du banditisme et de la criminalité attribués aux hommes armés.
Le FODEM demande instamment aux Autorités de la Transition la mise en œuvre du programme DDR, d’une stratégie de relance économique et l’organisation des secteurs à hautes intensités de mains-d’œuvre qui permettront aux démobilisés, après cantonnement et désarmement de se lancer dans les activités économiques pérennes génératrices de revenus.
Le sens des responsabilités doit remporter sur les justifications aussi scandaleuses qu’immorales parce qu’on ne peut pas acheter les consciences pour gagner la paix. Elle est un comportement qui ne s’accommode pas de la corruption qui est un anti-valeur au même titre que le clientélisme, la délation, le tribalisme et l’incompétence. Le devoir d’explication devant le peuple est désormais un acquis à mettre au crédit de la transition. C’est une exigence de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Le FODEM rappelle que la solution aux crises politico-militaire et humanitaire est toujours politique. La crise que connait notre pays est multidimensionnelle. Elle est politique, économique et géostratégique au-delà des considérations sociales internes. C’est pourquoi la transition consensuelle demeure la solution devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel avec l’organisation des élections dans des conditions acceptables.
Le FODEM dénonce le réarmement partiel des Forces Armées Centrafricaines (FACA) sur des critères tribaux qui peuvent diviser et nous entrainer dans une autre crise. L’intégration des Officiers de Commandement et Stratégiques des FACA dans la chaine de commandement de la MINUSCA pourrait être la solution si le réarmement de toutes nos Forces de Défense et de Sécurité et leur formation devraient encore attendre.
Le FODEM rappelle son attachement à la réussite de la transition dont les piliers doivent être la sécurité, l’impunité, la Réconciliation nationale et la relance économique.
Fait à Bangui, le 28 octobre 2014
Le Président
Saturnin NDOMBY