Le représentant des Nations unies à Bangui, Parfait Onanga-Anyanga, a salué le "courage" des Centrafricains "qui ont bravé toutes les peurs et les menaces" dimanche pour aller voter lors d'un référendum constitutionnel malgré les violences qui ont émaillé le scrutin.
"Les Centrafricains ont marqué un pas historique dans leur marche vers plus de démocratie dans leur pays", a déclaré à des journalistes le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies.
"C’est le courage, la détermination des Centrafricains aujourd’hui, qui ont bravé toutes les peurs et les menaces, surtout comme vous l’avez vu ce matin au Kilomètre Cinq (quartier musulman de Bangui), qui, je crois, restera la marque forte du vote référendaire d’aujourd’hui", selon M. Onanga-Anyanga, qui s'est rendu dans le bureau de vote du "PK5" visé par des tirs de roquettes.
Le représentant spécial a réaffirmé la "volonté" de l'ONU "de mettre un terme aux agissements de ces saboteurs", en allusion aux ex-rebelles de la Séléka - majoritairement musulmane- et milices anti-balaka - animistes et chrétiens, qui ont perturbé le scrutin à Bangui et dans certaines villes de province.
"Jusque-là, ces populations, peut-être par peur, protégeaient ces saboteurs. Mais aujourd’hui, ces populations disent qu’elles sont prêtes à briser les chaînes de l’oppression dans lesquelles elles se trouvaient", a-t-il estimé, misant sur leur "pleine collaboration".
Revenant sur les violences de dimanche, le diplomate a affirmé que "de tels agissements peuvent être passibles de condamnation internationale et peuvent être traitées comme des crimes de guerre".
Les Centrafricains se sont prononcés sur un nouveau projet de Constitution, avant les élections législatives et présidentielles du 27 décembre censées sortir le pays du chaos et de trois années de violences intercommunautaires.
Mais des tirs à l'arme lourde ont eu lieu dans l'enclave musulmane de Bangui, faisant deux morts. Le scrutin a également été perturbé en province par des tirs et les menaces contre la population de certains groupes armés ayant prévenu qu'ils ne laisseraient pas le processus électoral avoir lieu.
Au PK5, les casques bleus de la Minusca ont riposté pour protéger la population et permettre aux habitants de voter.