BANGUI - Les opérations de vote du référendum constitutionnel se sont poursuivies lundi dans les zones de République centrafricaine perturbées dimanche par des violences et problèmes logistiques. Selon un responsable de la Croix-Rouge, cinq personnes ont été tuées et 34 autres blessées durant les violences de dimanche dans la capitale Bangui, déclenchées, selon le commandant militaire des casques bleus de l'Onu, par des éléments voulant empêcher le scrutin. "Depuis sept heures du matin (08h00 GMT), des milliers de personnes votent", a déclaré Ousmane Abakar, porte-parole de l'enclave musulmane de PK5, aux abords de laquelle ont éclaté
des heurts dimanche. "Nous sommes résolus à voter, malgré les tirs d'hier", a ajouté le porte-parole.
Les opérations de vote devraient prendre fin dans l'après-midi et les résultats seront communiqués dans les 72 heures, a expliqué Marie-Madeleine N'Kouet, présidente de l'Autorité nationale électorale (ANE). Le calme régnait lundi dans les rues de la capitale. Des casques bleus de la Minusca étaient en position aux carrefours les plus importants. Un porte-parole des services du Premier ministre a indiqué que des électeurs de certains secteurs du nord du pays n'avaient pas pu aller voter parce que des combattants fidèles à Noureddine Adam, commandant militaire des ex-rebelles de la Séléka, empêchaient les opérations de vote. La faction d'Adam estime que certaines conditions, comme le retour des réfugiés, ne sont pas remplies pour que le scrutin puisse avoir lieu. L'adoption attendue de la nouvelle Constitution doit ouvrir la voie aux élections présidentielle et législatives fixées au 27 décembre, appelées à parachever le retour d'un processus démocratique dans un pays toujours dirigé par un cabinet et une présidente de transition. Les ex-rebelles de la Séléka, qui rejettent ce processus électoral, sont partisans de la formation d'un nouveau gouvernement de transition.
(Sebastien Lamba et Crispin Dembessa-Kette; Eric Faye pour le service français)