Quoique l’étude approfondie du fichier électoral laisse entrevoir que l’élection présidentielle se gagnera vraisemblablement à l’extérieur, force est de constater que l’électorat Centrafricain de France constitue sans surprise le ventre mou dudit scrutin. En décortiquant le fichier électoral de France, on constate avec amertume que très peu de Centrafricains se sont inscrits sur la liste électorale. D’après un membre influent de l’Autorité Nationale des Elections à Bangui, le nombre total des personnes enrôlées en France avoisinerait 2570 alors qu’il y’a plus de 17 000 Centrafricains résident dans l’hexagone. Pire, on se rend compte que le nombre de Centrafricains de la diaspora française, très actifs sur les réseaux sociaux, dépasse celui des inscrits sur la liste électorale. Il est donc à relever qu’il y’a un écart considérable entre le nombre total des Centrafricains vivant en France et le chiffre infime de ceux qui se sont enrôlés sur la liste électorale. Le nombre d’enrôlés en France se décompose dans les grandes villes de la manière suivante :
1500 à Paris,
500 à Lyon,
230 à Nantes,
180 à Bordeaux
160 à Toulouse
Ce qui est plus étonnant, la plupart des Centrafricains qui se sont inscrits sur la liste électorale en France, ne viennent pas de ces grandes villes citées mais plutôt des petites villes avoisinantes. A titre d’exemple, les compatriotes, qui se sont inscrits à Nantes, viennent de Angers, Rennes, Niort, Fougères, Vitré, Saint Malo, Brest, Laval etc…Entre le domicile d’un des électeurs de ces villes sus mentionnées et le centre de vote de Nantes, la distance est bien longue et il va de soi qu’il faut beaucoup de courage et de patriotisme pour aller voter. Telle serait entre autre l’explication de la faible affluence des électeurs durant le vote référendaire en France.
Après une bonne lecture du scrutin à venir, certains candidats à la présidentielle ont préféré déployer peu de moyens en France par rapport à d’autres pays dans lesquels le vote sera autorisé. Ceux-ci savent d’emblée que le vote dans l’hexagone sera axé dans la plupart des cas sur la socialisation politique des électeurs. Qu’on se le dise, les candidats, qui n’auront pas fait une bonne lecture électorale, risqueraient de se retrouver sur le chemin de « si je savais ».
Enfin, pour clore ce chapitre, nous vous informons que les statistiques du fichier électoral au niveau national démontrent que les Centrafricains qui se sont enrôlés dans la basse kotto, sont plus nombreux que ceux de l’Ouham et de l’Ouham Pendé. Constat bouleversant ! Car tout le monde sait que l’Ouham Pendé a toujours été une grande circonscription électorale. Hélas ! La crise à répétition a totalement changé la cartographie électorale du pays. En définitive, il y’aura beaucoup de surprise si et seulement si l’on ne détourne pas le suffrage du peuple Centrafricain. En voilà un mot contre les maux.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE