C’est le vote pour la nouvelle constitution le 13 décembre 2015 en République centrafricaine. La population s’est mobilisée pour s’exprimer à travers ce referendum en dépit de multiples difficultés enregistrées au cours des opérations. Des problèmes sécuritaires et techniques perturbent le bon déroulement du vote référendaire dans le pays.
«J’exhorte le peuple centrafricain à se lever massivement pour voter en faveur de oui comme je l’ai fait pour l’avenir du pays », a déclaré en substance Catherine Samba Panza, Cheffe de l’Etat de la transition à sa sortie du bureau de vote à l’école Colombe dans le 7ème arrondissement de Bangui. Les opérations se sont bien déroulées dans certains bureaux de vote alors que dans d’autres bureaux c’est la désolation. Les difficultés logistiques et sécuritaires ont perturbé le bon déroulement des opérations du vote. Le climat sécuritaire dans certains arrondissements de la capitale et également dans certaines régions villes du pays était incertain.
Au pk5 dans le 3ème arrondissement de la capitale, c’est le quasi boycott du vote de la nouvelle constitution. Dans cette partie de la capitale, à majorité musulmane, les ennemis de la paix dans le secteur ont perturbé le déroulement du vote par des crépitements d’armes lourdes et légères. Très top le matin, des détonations à l’arme lourde et automatique, à défaut du non déploiement des forces internationales sur les lieux, ont créé la psychose dans le secteur empêchant l’arrivée des matériels de vote dans le secteur.
Exaspérée par cette situation, une partie de la population du pk5 a entamé une marche pacifique au siège de la MINUSCA pour exiger l’installation de logistique du vote dans le 3ème arrondissement permettant à la communauté musulmane de pouvoir s’exprimer. Plus tard à 11 heures, la MINUSCA a acheminé les matériels de vote dans le secteur. Alors qu’un bureau de vote du 3ème arrondissement au camp des Castors, a été relocalisé au lycée des Martyrs dans le 2ème arrondissement. Cette situation était parallèle dans le 4ème arrondissement de Bangui où des bandits armés ont été lancé des grenades près du bureau de vote au Lycée et au marché de Gobongo fait quatre blessés.
Par ailleurs à Bossangoa et à Kaga Bandoro, les groupes armés ont boycotté le référendum. A Bossangoa, zone de François Bozizé recalé par la Cour constitutionnelle, les hommes armés ont empêché la population de voter. A Kaga Bandoro considérée comme juridiction de Nourredine Adam, chef du FPRC a mis en exécution son plan de boycott de tout processus électoral dans la région. Plus tard le 14 et le 15 décembre, les populations de ces régions ont pu voter, suites à des négociations et sensibilisations.
A défaut des cartes d’électeurs non distribuées les Centrafricains ont pu voter librement avec les récépissés, pièces d’identité nationale et passeport. Malgré l’irrégularité de certains noms sur la liste électorale affichée par l’Autorités nationale des Elections (ANE) a trouvé une solution d’ouvrir une liste permettant aux gens dont les noms ne sont pas sortis sur la liste de pouvoir voter. En dépit des tentatives de boycott enregistrées au cours de ces opérations, la population s’est mobilisée, sous la protection des forces internationales et nationales, pour voter afin de sortir le pays de la crise. Ce vote référendaire est un premier test qui permet au peuple centrafricain de choisir ses futurs dirigeants lors des élections couplées du 27 décembre 2015 au 31 janvier 2015, pour le premier et deuxième tour.
Eric NGABA