BRUXELLES — L’affaire fait grand bruit dans le landerneau centrafricain. Le candidat vedette des prochaines élections présidentielles, pris dans l’oeil du cyclone, depuis qu’est révélée sa fonction de ministre d’état auprès de la présidence de Catherine Samba-Panza.
lle l’élut de la sorte via un décret fantôme enfin mis à jour.
Ce qui n’est pas, à n’en pas s’en douter de soulever quantités d’interrogations sur sa capacité à être candidat aux élections à venir.
Car précisons, selon le code de déontologie prôné par les autorités électorales de Bangui, toutes personnalités ayant trempées dans le processus de la transition en cours est inéligible pour les élections.
Raison pour laquelle, ni Catherine Samba-Panza, ni Alexandre N’Guendet, ni toutes personnes au sein du CNT, le Conseil National de Transition, ni un ministre en cours, ne peut prétendre à être candidat.
Cela pose là le cas délicat de Martin Ziguélé, ministre d’état (en catimini) de Catherine Samba-Panza.
Et cela n’est pas non plus sans soulever des interrogations.
Le Conseil Constitutionnel centrafricain ne s’en est-il pas alerté ? ETONNANT !
GRAVE IMPRUDENCE
Martin Ziguélé, roublard de la politique centrafricaine, au point d’être surnommé “ZIG ZAG” ou la “Girouette” pour son talent à toujours retomber sur ses pieds a fauté par imprudence.
Lui qui pourtant lors de la première transition fut d’une prudence de sioux, au point de sacrifier son ami Nicolas Tiangaye sur le bûcher de Bozizé le putschiste compulsif, n’a manifestement pas eu la même vigilance sur ses rapports avec la locataire provisoire du palais de la Renaissance.
Toujours est-il que, si et le Conseil Constitutionnel, et l’A.N.E consentent à faire leur travail, il devra être désavoué.
HERITAGE POLITIQUE
Des bonnes âmes sur les réseaux sociaux de lui dénier son autorité sur le MLPC, le parti fondé par Ange Patassé, en publiant une vidéo ci-dessous, dans laquelle le président Patassé le qualifie de menteur, voire d’usurpateur.
Pas rassurant pour une crédibilité de futur président.
Néanmoins, il eut été regrettable que cet homme ne fusse pas candidat.
Martin Ziguélé ne traîne pas derrière lui une réputation sulfureuse comme Anicet Dologuélé. Ni de réputation d’exploiteur du pays.
Pire, il fut victime du coup d’état de François Bozizé en 2003 quand il était premier ministre.
Martin Ziguélé, n’a pas de sang sur les mains, il n’a tué personne, ni incité qui que ce soit au crime.
Toutefois, il lui est récursivement reproché son actif lobbying auprès des français pour le soutenir, et son absence de condamnations des crimes des Séléka, au point d’être vu par beaucoup, comme étant leur complice passif.
Autre reproche, sa très maladroite mise en place d’une espèce d’alliance politique dévouée à sa cause, l’AFDT l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition, à un instant critique, ou ses amis qui sont au pouvoir via un coup d’état.
Dommage donc, pour cet homme de grand talent de ne pouvoir concourir, si les règles des candidatures lui soient appliquées.
Car l’homme en vaut la peine, quasiment au dessus de la mêlée des habituels démagogues politiciens du pays.
MAIS LEX DURA LEX – La loi c’est la loi, pour autant que cet adage vaille en Centrafrique.