Meckassoua gagnera-t-il ces élections à coups de billets de banque?

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Publié le jeudi 17 decembre 2015 | Al Wihda

© AFP par MARCO LONGARI
Karim Meckassoua, candidat aux élections présidentielles

Le 27 décembre 2015. Cette date sera historique dans la vie des centrafricaines et des centrafricains. Elle correspond à la date des élections législatives et présidentielles dans ce pays situé au cœur de l'Afrique. Cette élection présidentielle est considérée comme celle de la dernière chance, le pays étant plongé dans un chaos sécuritaire indescriptible et une crise économique très profonde.

Les candidats à l'élection présidentielle sortent tous leurs atouts pour séduire le peuple centrafricain. En temps normal et sous d'autres cieux, le projet de société est le meilleur outil de séduction qu'un candidat à l'élection présidentielle puisse détenir. Sera élu celui qui a le projet de société qui plait le plus au peuple.
Dans le pays de tous les paradoxes, la République Centrafricaine, les choses ne se passent pas de la sorte. Les candidats sont élus sur un ensemble de critères complexes et combinés qui feraient perdre la raison au meilleur professeur de sciences politiques du monde.

A défaut de programme de société clair et cohérent et ne répondant pas aux critères honteusement régionaux, ethniques, et religieux, le candidat Abdou Karim MECKASSOUA met sur la table l'argent-parait-il - obtenu du Président congolais Denis SASSOU-NGESSO.
N'ayant aucun parti politique, ayant lamentablement perdu des élections législatives dans le passé mais aussi ayant échoué à l' élection pour choisir le/la Président(e) de Transition en remplacement du moralement criminel Michel DJOTODIA, Abdou Karim MECKASSOUA n'a simplement aucune base populaire. Pour essayer de combler cet immense handicap qui lui fera très certainement perdre les élections, Abdou Karim MECKASSOUA n'a d'autre choix que de distribuer abondamment les billets de banque à qui veut bien tendre la main. Mais l'argent peut-il tout acheter? Avec MECKASSOUA il faut croire que oui, l'argent peut tout acheter... Son argent lui a déjà permis d'acheter l'esprit et la conscience de nombreux centrafricains de la diaspora centrafricaine de France.

Monsieur Abdou Karim MECKASSOUA, pour essayer d'acheter encore plus de conscience parmi ses compatriotes, s'est rendu très récemment, pour la première fois de sa vie et à contrecœur, sur le site des déplacés de Don Bosco dans la capitale centrafricaine. L'objectif ultime était de solliciter le vote de ces pauvres personnes en situation de détresse absolue en échange de billets de banque neufs et trébuchants. Comment peut-on croire en un geste de bonne volonté, de générosité de sa part si pour donner cela doit s'accompagner de clairons, de tapage, de vacarme, le tout accompagné de pose photos?? Un réel geste de bonne foi et désintéressé envers quelqu'un en grande difficulté se fait dans la discrétion absolue, par respect pour la dignité de la personne aidée. Monsieur Abdou Karim MECKASSOUA, à l'avenir, je vous prierai svp, de respecter la dignité des personnes à qui vous distribuez votre argent. Ne les obligez pas à faire des photos en exposant entre les mains les liasses de billets que vous leur donnez. N'abusez pas svp, je vous le demande à genoux, de leur profonde détresse, même si pour avoir une bonne image vous êtes prêt à tout dans le seul d'avoir un score négligeable aux élections.

Pourquoi Monsieur Abdou Karim MECKASSOUA n'a jamais pensé à visiter la population déplacée et en détresse, un peu partout sur le tout le territoire national, depuis mars 2013??

Pourquoi n'a-t-il jamais condamné les SELEKA et ANTI BALAKA qui sont à l'origine de cet exil interne et externe des populations?
Je me pose d'ailleurs des questions sur la détermination de Monsieur Abdou Karim MECKASSOUA dans cette course à l'élection présidentielle. Les dispositions des accords de Brazzaville prévoyaient une exclusion des dirigeants de la Transition à la participation aux élections présidentielles. Abdou Karim MECKASSOUA s' était porté candidat à la succession de Michel DJOTODIA, cela signifie qu'il ne pourrait pas par la suite être candidat à l'élection présidentielle à la fin de la transition. Il le savait. Cela signifie également que Abdou Karim MECKASSOUA lui même ne croyait pas en ses chances de se faire élire par le peuple centrafricain dans une élection en bonne et due forme. Il y a là un problème de cohérence, de constance et de détermination dans la démarche...

Le peuple centrafricain doit faire attention aux personnes qui à l'instar de Abdou Karim MECKASSOUA ne se souvient de lui que par intérêt. Dans la situation difficile que traverse la population centrafricaine, il est difficile de refuser de prendre les billets de banque que Abdou Karim MECKASSOUA distribue.

Peuple de Centrafrique, le jour du vote souviens toi de ton vrai choix. Prends l'argent qu'on te donne, soignes-toi, nourris-toi mais le jour du vote il faut faire le bon choix pour l'avenir de tes enfants. Ne vends pas ta conscience et ton esprit, nous ne sommes pas tous des habitants du village Guitilitimon.

A mon humble avis et cela n'engage que moi, le bon choix à faire le 27 décembre 2015 n'est pas Abdou Karim MECKASSOUA.