Des habitants du 6ème arrondissement notamment, des quartiers Fatima 1 et 2 et Gbatouri regagnent progressivement leurs domiciles après les évènements de septembre et octobre derniers. Ces derniers affirment être obligés malgré l’insécurité toujours persistante.
Nous sommes devant l’école Fatima Garçon. Le secteur est calme. La majorité des portes des maisons reste fermée. Les habitants sont tous chez eux, certains sont collés à leur poste récepteur sous le manguier. Des passants et certains conducteurs de moto sont visibles sur la voie qui mène à l’église Christianisme Céleste de Gbatouri.
Devant le siège de l’ONG Enfant Sans Frontière, nous avons rencontré Max Well Ligouna qui habite le quartier Cattin. Il nous montre son itinéraire « j’emprunte toujours cette voie pour rejoindre Cattin, mais suite aux derniers évènements, nous étions obligés de contourner par Béthanie. Après avoir constaté une accalmie, les gens entrent au Km5. C’est depuis deux semaines que nous avons repris cet axe », a-t-il expliqué.
En descendant un peu sur cette même ruelle, nous avons rencontré Patricia Elewoagni assise devant sa maison, elle n’a mentionné aucune présence de forces nationales et internationales dans le secteur. « Nous avons regagné notre quartier depuis deux semaines. Mais à 17h nous sommes déjà au lit car nous craignons pour notre sécurité car il n’ya même pas les forces nationales et internationales pour sécuriser le secteur. C’est seulement Dieu qui nous protège », a-t-elle expliqué.
Quittant l’église Christianisme de Gbatouri pour sortir devant le Bar Bercy, nous avons rencontré un groupe de jeunes, qui habitent le secteur. « Lorsque la tension était vive, nous avions quitté le secteur. Mais nous sommes toujours là le soir pour surveiller nos maisons à cause des voleurs. Le calme n’est pas totalement revenu, c’est seulement ces trois derniers jours qu’on n’a pas entendu des détonations d’armes », a mentionné Prince Yangue, l’un de ces jeunes.
Les habitants du secteur justifient la timide circulation sur l’avenue CEMAC par l’insécurité dans la zone « c’est ce qui empêche les conducteurs de reprendre cet axe car ils ont peur d’être agressés. Mais après le travail de la Minusca, la circulation commence à reprendre petit à petit », a souligné sous l’anonymat un autre jeune.
Malgré ce retour progressif, de nombreux habitants du secteur se trouvent sur le site des déplacés.