Dans une déclaration faite jeudi 17 décembre, le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon interpelle le personnel onusien contre l’exploitation sexuelle et les abus de pouvoir. Il a adressé ce message suite à l’enquête externe indépendante sur la réaction de l’Organisation des Nations unies aux allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles et d’autres infractions graves qui auraient été commises par des membres de forces militaires armées qui ne sont pas placées sous le commandement de l’Onu en République centrafricaine.
«Le rapport dépeint une Organisation des Nations Unies qui n’a pas su se montrer à la hauteur de la situation lorsqu’elle a eu connaissance d’informations faisant état de ces actes criminels répréhensibles commis sur des enfants vulnérables. Je déplore profondément que ces enfants aient été trahis par ceux-là mêmes qui ont été envoyés pour les protéger », a indiqué Ban Ki-moon.
D’après le rapport, a-t-il précisé, trois fonctionnaires de l’Organisation ont abusé de leur autorité.
« Compte tenu de la gravité de ces conclusions, je vais agir rapidement pour déterminer quelles mesures pourraient être nécessaires », a promis Ban Ki-moon, avant d'ajouter:
«Je pense que ces manquements résultent dans une large mesure de systèmes défaillants. Je me propose d’étudier ces cas de façon plus approfondie afin de veiller à ce que les personnes et les bureaux concernés tirent des enseignements de cette enquête».
Selon lui, cette situation grave appelle une action de sa part:
«Pour les victimes, peu importe la couleur du casque ou de l’uniforme porté par ceux qui viennent les protéger. Notre devoir est de maintenir la confiance qui doit sous-tendre toutes les interventions internationales.»
Le Secrétaire général de l’Onu note tout de même que « les soldats ayant commis ces exactions n’étaient pas placés sous le commandement de l’Onu".
« Le rapport montre que l’Organisation des Nations Unies, qui a rendu ces faits publics, n’a pas traité l’affaire avec la diligence, l’attention et la délicatesse requises », a souligné Ban Ki-moon.
Le personnel des Nations unies, a-t-il rappelé, s’emploie « à lutter contre l’exploitation et les atteintes sexuelles au nom des valeurs humaines fondamentales, mais aussi parce qu’il est conscient que les actes effroyables de quelques-uns peuvent saboter le travail de milliers de fonctionnaires dévoués.»
En septembre dernier, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) avait annoncé « la tolérance zéro » pour les Casques bleus auteurs des abus sexuels, dans les pays où ils sont en mission.
17 cas d'abus sexuels ont été commis par les casques de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).