A Bangui, plus personne ne croit au respect de l'échéance du 15 février. Prolongation de bail en vue pour la transition.
On s'en doutait. On en a désormais la certitude : initialement programmées le 15 février 2015, les élections générales en République centrafricaine (RCA) -scrutin présidentiel en tête- seront différées d'au moins un semestre. Il est vrai que cette échéance ô combien volontariste, censée boucler un processus de transition laborieux et convulsif, relevait au mieux de la pensée magique, au pire de la chimère.
L'enjeu calendaire a été de nouveau évoqué lors d'un récent "briefing politique" de la Minusca, la Mission onusienne en cours de déploiement sur le territoire de l'ancien Oubangui-Chari. Il fut alors question d'un report à la mi-août, période dans laquelle les "conditions minimales" de la tenue d'une consultation électorale crédible pourraient être considérées comme réunies.
Objectif louable, mais sans doute un rien illusoire. Le 1er septembre, au micro de RFI, le président de l'Autorité nationale des élections, Dieudonné Kombo-Yaya, avait certes jugé intenable la date du 15 février prochain. Mais, compte tenu des impératifs climatiques -la saison des pluies atteint son apogée entre juillet et septembre-, lui avançait alors l'hypothèse d'un retour aux urnes au cours de l'automne 2015. "Vision optimiste" à l'en croire.
La biométrie abandonnée?
Reste que le décalage dans le temps et ses modalités doivent faire l'objet d'un consensus. Il faudra notamment -si ce n'est déjà fait- recueillir l'aval du chef d'Etat congolais Denis Sassou-Nguesso, médiateur en chef, mais aussi ceux de l'Onu, de la France, de la présidente centrafricaine par intérim Catherine Samba-Panza, de la Cour constitutionnelle de transition, et des principales figures politiques d'une nation exsangue.
L'hypothèque du timing en annonce une autre, plus "technologique". Tout porte à croire que, contrairement à ce qui avait été annoncé, les scrutins de l'exercice 2015 devront se passer de l'apport de la biométrie, supposée prévenir tout risque de fraudes massives. "Trop long, trop compliqué, avance un expert avisé. L'établissement d'un fichier électoral crédible relèverait déjà de l'exploit."