Des échanges de tir ont opposé vendredi les forces internationales à des hommes armés qui les ont prises à partie à Boy Rabe dans le 4e arrondissement de Bangui.
Dans un communiqué de presse publié à Bangui le 31 octobre, la Mission de stabilisation de l’ONU en Centrafrique, Minusca annonce que « dans le cadre des opérations de sécurisation de la capitale », les Casques bleus, conjointement avec des éléments de la force française Sangaris et des forces de sécurité centrafricaines, « ont mené une opération dans les quartiers Gobongo et Boy Rabe dans le 4e arrondissement de Bangui ».
« L’opération a commencé aux premières heures de la matinée, sous le commandement de l’Etat-major conjoint du Secteur de Bangui », a souligné le communiqué. Elle a consisté en « des visites de domiciles, des perquisitions et des interpellations ». Pendant cette opération, les forces internationales et nationales ont fait face à des attaques à l’arme automatique et à la grenade.
« Cinq personnes ont été interpellées et remises aux autorités locales de sécurité pour enquête criminelle », rapporte le communiqué. Par ailleurs de nombreux effets militaires ont été saisis : « un fusil, trois Kalachnikov, dont une équipée d’un lance-grenade, neuf chargeurs, 344 munitions de divers calibres, 10 grenades, quatre couteaux, une machette et une bombe lacrymogène ».
La Minusca s’est félicitée du soutien et de la parfaite collaboration de la population lors de cette opération.
La situation est restée instable samedi matin dans les quartiers nord de Bangui, particulièrement à Boy Rabe où les tirs ont officiellement occasionné la mort d’une personne, Mesmin Boulala, un fonctionnaire du ministère de la Santé publique, tué à son domicile selon les témoignages de sa famille.
Des scènes de braquages sont aussi enregistrées d’après certains témoins. Des barricades sont érigées à divers endroits des quartiers Foûh, Gobongo et Boy Rabe, fiefs des Antibalaka. Des tirs sporadiques sont encore entendus ce samedi matin dans ces secteurs.
Par ailleurs dans l’ouest au village Déba à 105 Km de Bouar dans la sous-préfecture de Baboua, une nouvelle prise d’otages par les hommes du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) est signalée.
Deux personnes ont encore été kidnappées jeudi sur l’axe Bouar-Garoua- Boulay par les éléments du FDPC de Martin Koumtamadi alias Abdoulaye Miskine. Les hommes armés de Kalachnikov et de lances roquettes ont intercepté un véhicule de transport en commun et l’ont incendié, selon les passagers qui ont échappé aux ravisseurs.
Les voyageurs qui ont fuit ont expliqué que deux des leurs, tous deux opérateurs économiques, ont été arrêtés et conduits en brousse. Cette situation d’insécurité rend impraticable la circulation sur le tronçon Bouar-Garoua-Boulay, principal axe économique de la Centrafrique. « La libre circulation des biens et des personnes pose un véritable problème malgré les multiples réunions organisées par les autorités locales », a déclaré un conducteur de véhicule sous couvert de l’anonymat.
Le collectif des transporteurs de Bouar demande aux autorités locales et au gouvernement de transition de tout mettre en œuvre pour sécuriser cette route afin de permettre aux Centrafricains d’exercer librement.
Plusieurs personnes ont déjà été prises en otage par ces éléments armés qui réclament la libération sans condition de leur leader Abdoulaye Miskine, détenu par le gouvernement camerounais depuis un an.