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Même si l’affaire Angolagate est close, les sociétés d’état sont des poches d’enrichissement personnel: ENERCA, SODECA sont en ligne de mire
Publié le mardi 4 novembre 2014  |  Centrafrique Libre
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Le CNT a confirmé que l’Angolagate, c’est tout simplement du vol et qu’il est admis de clore tout débat. Voici là encore une victoire de la culture de l’injustice, de l‘impunité et de l’improbité morale au sommet d’une mission d’Etat. Ni démission, ni poursuite. Mais une chose est certaine, ce scandale financier gardera une trace indélébile dans l’histoire de la transition. Une belle leçon de gestion des finances à enseigner dans les écoles de finances publiques. Tout de même, il y a la gestion des sociétés d’état qui soulève un autre débat de finances publiques. Ces sociétés dont la gestion a été confiée à des gestionnaires qui ont encore besoin d’un programme d’ajustement professionnel pour qu’ils puissent enfin arriver à prononcer le mot gestion.

Ce sont des propriétés appartenant à l’Etat et donc provenant de l’argent des contribuables. Elles sont appelées à produire des biens et services destinés à être vendus à un prix rémunérateur permettant la réalisation des bénéfices à verser à l’Etat à titre de dividendes. Elles ont aussi un but de vulgarisation des services de l’Etat sur tout le territoire. Elles contribuent au progrès économique social.

De toutes ces entreprises d’Etat, l’ENERCA et la SODECA constituent des vecteurs de développement économique et social de notre pays.

L’électricité et l’eau potable sont nécessaires à la vie ; l’économie et la vie ne s’installent et ne se développent qu’au tour d’un point d’eau et d’électricité. Les besoins en électricité et en eau sont énormes dans le pays. Les entreprises sont les « gros les consommateurs » de l’électricité et de l’eau par leurs activités. L’insuffisance de l’électricité et de l’eau, les oblige à recourir à l’utilisation de groupe électrogène et pompe à eau, qui augmente de façon considérable leurs coûts de production.



ENERCA et SODECA sont des sociétés sans concurrence et on n’est en droit de se demander pourquoi la contre-performance de ces entreprises publiques, toutes d’ailleurs. Leurs contre-performances sont dues à la mauvaise gestion de ces entreprises.

D’abord les dirigeants ont été nommés sur des critères d’appartenance ethnique et politique et en défi des critères objectifs de compétence et de connaissance sérieuse du métier de gestion. C’est des dirigeants en flagrant délit d’amateurisme et qui préservent un dévouement indéfectible envers ceux qui les ont nommés à la tête des sociétés. Ils leur versent des prébendes chaque fin de mois et les ministères de tutelle sont des plus largement servis.

Sur le plan organisationnel, ces sociétés ont embauché de façon démesurée et la plupart des employés sont des pistonnés, ils sont issus de lien de parenté, d’amitié, de clientélisme, ne justifiant pas pour la plupart de réelles compétences. Les cadres sont des plus nombreux que les ouvriers. Pour représenter la pyramide hiérarchique, il suffit de prendre une vraie pyramide à l’envers. Les personnels n’assurent pas avec efficacité la mission liée à leur emploi; il y a manque de suivi et de contrôle des activités menées. L’incompétence est l’excellence dans ces entreprises où règne à outrance un esprit communautaire mais paralysant qui ne colle pas avec la gestion de l’entreprise moderne. On se défend, on se protège mutuellement, on témoigne un respect absolu aux chefs. Des chefs qui cultivent le mythe de personnalité qui cachent leur incompétence.

Chaque employé a un ou plusieurs protecteurs au sein de l’entreprise. Ils circulent entre eux des arrangements de toute nature qui paralysent le fonctionnement et affectent la dynamique de l’entreprise. Les employés vivent tous sur le dos de l’entreprise par le truchement de ces arrangements et activités parallèles qu’ils développent en toute impunité au sein même de l’entreprise.

Sur le plan technique, il suffit de constater qu’en plein jour les lampadaires de l’éclairage public sont toujours allumés, l’Enerca n’arrive pas ou plus à les éteindre.

Quant à SODECA, les centrafricains souffrent tous de la fièvre typhoïde à cause de l’eau mal traitée.

Sur le plan économique, ces deux (2) sociétés n’ont jamais atteint le niveau de production nécessaire pour satisfaire les demandes des populations. Enerca et Sodéca sont incapables de satisfaire les demandes.

Sur le plan financier le gaspillage des revenus est énorme : des salaires mirobolants, les surfacturations, les combines d’audits et d’études de faciès à prix coûtants, les frais de mission exorbitants, les dépenses politiques, les fraudes et les vols internes de toute nature, les insuffisances de prélèvement des compteurs d’électricité et d’eau, les branchements frauduleux, les créances irrécouvrables, des OPEX de fonctionnement très lourds. Enfin les pertes annuelles cumulées de ces sociétés dépassent plus de 4 à 5 fois le capital social.

Elles sont lourdement endettées. Elles vivent sous la perfusion des banques qui continuent à leur consentir des avances de caisse à des frais financiers. Le niveau des coûts que supportent ces sociétés, ne correspond pas au niveau de l’activité qu’elles exercent.

En l’absence d’outils de gestion techniquement élaborés, tel le budget, ces entreprises sont gérées à vue. Des comptes annuels ne répondant pas aux critères de certification comptable requérant l’image fidèle et sincère des opérations. Tout cela dénote l’incompétence de ces gestionnaires « à col blanc » sans aucune fibre de connaissance en gestion.

Aujourd’hui, ENERCA et SODECA font pitié, elles ont tout perdu d’entreprise à cause de la calamité de leur gestion. Elles vivent dans un marasme économique et financier.

Il faut remettre maintenant ces entreprises sur la voie de rendement afin qu’elles puissent contribuer aux revenus de l’Etat. Les sociétés publiques peuvent aider l’Etat à se redresser si leur gestion est inscrite dans une logique de performance rigoureuse.

Pour avoir un bon suivi et contrôle de ces entreprises, il faut rattacher leur surveillance à la primature plutôt que le ministère de tutelle et mettre en place une expertise de contrôle de gestion.

Ce que nous disons ici de l’ENERCA et de SODECA vaut égale leçon pour toutes les sociétés publiques.

Entrepreneur leader politique

Robert ENZA
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