Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi de sanctionner deux responsables de groupes armés centrafricains à la suite des violences qui ont marqué le référendum constitutionnel de dimanche dernier à Bangui.
Haroun Gaye et Eugène Barret Ngaïkosset ont été ajoutés à la liste du Comité des sanctions de l'ONU en Centrafrique.
Le premier est décrit par le comité comme un dirigeant du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique, "un groupe armé de l'ex-Séléka à Bangui" qui a été "marginalisé". Il dirige aussi le "comité de défense du PK5", le quartier musulman où se sont déroulés les violences pendant le scrutin.
Eugène Ngaïkosset est un ancien capitaine de la garde présidentielle de l'ex-président François Bozizé, chassé du pouvoir par la coalition Séléka à majorité musulmane.
Selon le comité il est "associé au mouvement anti-balaka" et a créé "sa propre faction anti-balaka" depuis qu'il s'est évadé de prison en mai dernier.
Les sanctions du comité sont des interdictions de voyager et des gels d'avoirs. Plusieurs autres dirigeants anti-balaka ou de la Séléka ont déjà été sanctionnés ainsi depuis le début de la crise en Centrafrique.
Il s'agit "d'un message clair à ceux qui envisagent de commettre des violences pendant les élections", a commenté la mission britannique auprès de l'ONU.
Près de deux millions de Centrafricains étaient appelés aux urnes dimanche pour approuver une nouvelle Constitution, première étape test avant la présidentielle et les législatives du 27 décembre, censées clore une transition à bout de souffle et sortir le pays de trois ans d'affrontements intercommunautaires.
Le vote a été émaillé d'incidents violents orchestrés par les opposants au processus électoral tant à Bangui qu'à l'intérieur du pays, notamment dans le nord-est.
Ces opposants appartiennent aux franges les plus radicales de l'ex-rébellion musulmane Séléka et des milices anti-balaka, chrétiennes et animistes, dont les leaders sont exclus de la course à la présidentielle.