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Centrafrique: Sandrine Mandane une jeune femme pas comme les autres
Publié le jeudi 6 novembre 2014  |  Centrafrique Libre
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Qu’on ne vous trompe pas, la RCA ne manque pas des femmes et des hommes de grande valeur capables de la sortir de l’ornière dans laquelle elle se trouve. Elle ne souffre simplement que d’un déficit de leadership de ses dirigeants qui se succèdent ces dernières décennies et qui se ressemblent tous. Le manque de volonté de rupture de la présidente de la transition Cathérine Samba Panza avec les pratiques du passé qui privilégient un clan et un système vieillissant même quand le pays est à terre, a plongé dans le désarroi toute une génération des jeunes sortis des universités et des grandes écoles à qui on a jamais donné la chance ni la possibilité de faire leurs preuves.

Il suffit de regarder les principaux responsables de la jeunesse notamment le ministre de la jeunesse et des sports du gouvernement Kamoun ainsi que le ministre conseiller à la présidence, tous des politico-militaires pour comprendre les maux qui minent le développement de la RCA. En clair, on privilégie les armes aux cerveaux mieux outillés pour bâtir l’avenir d’un pays.

Si les décennies des remous sociaux ont fini par reléguer les jeunes centrafricains au dernier rang africain, quelques uns qui ont échappé à ce désastre peuvent encore incarner l’espoir d’un avenir meilleur. c’est le cas de Mme Sandrine Eva Eureudice Mandane.

Née le 4 août 1981, cette jeune célibataire, dynamique, et travailleuse acharnée appartient à la rare classe des trentenaires et des quadragénaires diplômés et parfois chevronnés qui s’impatientent d’avoir une opportunité afin d’apporter une pierre à l’édification de leur pays totalement meurtri par des années de désordre.

Loin des clichés et du jugement sévère de nombreux africains qui considèrent les centrafricains comme des immatures, des incompétents, des enfants pourris de la France, des fainéants et des mendiants patentés en dépit des ressources minières dont regorge leur pays, Sandrine Eva Euredice Mandane sort du lot.

Son parcours frôle en effet la perfection. Après de brillants succès au secondaire, elle décroche son bac biologie à 18ans et survole les classes : licence d’économie et Maîtrise en économie rurale à l’université de Bangui entre 2006 et 2007. Son goût du terroir la conduit à Dakar au Sénégal en 2010 où elle obtient un certificat de spécialiste en Economie rurale et Environnementale. A peine rentrée au pays, elle repart pour les études à l’étranger à Yaoundé au Cameroun, pays voisin de la RCA où elle décroche en 2012 un DEA( Diplôme d’études approfondies) en Mathématiques et Econométrie sur le thème de la production agricole pour une sécurité alimentaire en RCA.

Sandrine Mandane se distingue des jeunes de son âge et s’est toujours affirmée comme une battante: son crédo est l’effort. Elle déteste l’assistanat et le recours à un maître pour se hisser au sommet. Lorsque le professeur Gaston Mandata N’Guerekata, mathématicien de classe mondiale abandonne son prestigieux poste de Doyen associé du Morgan State University aux états Unis pour devenir travailleur social en Centrafrique, il croise sur sa route Sandrine Mandane qui a une grande expérience des structures associatives et des ONG qu’elle a intégrées dès le début de ses études universitaires.

Elle aide ce dernier dans la mise en place de l’association « Les Bâtisseurs centrafricains ( LBC) et est devenue depuis juillet 2014 coordonnatrice chargée de l’organisation des collectes et analyse des données sur la consultation citoyenne par rapport à la crise socio et militari-politique. La jeune femme qui est enseignante en Econométrie et en Calcul économique, cumule cette fonction avec l’enseignement du Suivi et Evaluation des projets.

Dotée de compétences réelles en évaluation, en analyses des données, en monitoring et en management des ressources humaines et du développement personnel, elle a aussitôt songé à la formation de ses compatriotes en étant convaincue que lorsqu’on a la matière grise ou lorsqu’on est bien formé, on peut mieux affronter les aléas de la vie. La situation préoccupante de son pays n’est pas étrangère à cette volonté d’apprentissage des métiers ou des valeurs qui contribuent au développement d’un pays.

Les remous sociaux étant devenus chroniques en Centrafrique, désormais la majorité des jeunes préfèrent la facilité, d’où la multiplication des groupes armés. Interrogée par notre correspond sur les perspectives d’avenir de son association, Mme Mandane a préféré mettre en valeur l’objectif que s’est fixée son association. « Un adage dit je cite »apprend à l’enfant à pêcher du poisson que de lui donner tous les jours à manger ». »Les Bâtisseurs Centrafricains » se sont fixés des objectifs d’aider le centrafricain à ne pas toujours attendre qu’on lui donne à manger, mais d’en chercher lui-même. Chaque être humain est un Dieu y compris le centrafricain, ainsi il est doté d’une compétence naturelle individuelle, à l’aide de cette compétence il doit chercher à améliorer sa condition de vie personnelle. »

Même si elle est très préoccupée par le sort du bas peuple qui est en souffrance et qu’elle passe la moitié de son temps à la recherche d’ une issue honorable, Mme Mandane qu’elle le veuille ou pas sera un jour rattrapée par les dirigeants centrafricains de bonne moralité et de bonne volonté ,qui n’éviteront pas de solliciter ses compétences pour l’associer à la reconstruction de leur pays.

Wilfried Maurice SEBIRO
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