Un groupe d’experts indépendants a rendu un rapport portant sur les accusations de viols d’enfants par des soldats français et africains en mission en République centrafricaine. Le document met en cause des responsables de l’ONU et l’UNICEF en poste à Bangui, New-York et Genève, qui auraient fermé les yeux sur les accusations.
A la demande de Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’Onu, un groupe d’experts indépendants mené par Marie Deschamps, ancienne juge à la Cour suprême du Canada, a enquêté sur les accusations de viols dont faisaient l’objet, des Casques Bleus mais aussi des soldats français en poste en RCA.
Le rapport d’une centaine de pages rendu public ce jeudi, est alarmant. Il pointe du doigt des responsables de l'Unicef à Bangui et du Haut-commissariat pour les droits de l'homme de l'ONU, qui dès que les premières accusations ont atterri sur leurs bureaux, n’ont tout simplement rien fait. Non contents de n’avoir pas transmis les dossiers d’accusations à leurs hiérarchies, ces responsables n’ont pas fait diligence pour mettre les enfants victimes à l’abri et leur offrir une aide appropriée.
Le rapport indique que lesdites accusations ont fait le tour de tous les bureaux des services onusiens à Bangui, sans qu’aucun des responsables ne veuille prendre la responsabilité de se prononcer sur ces graves faits impliquant des soldats de l’ONU. Même scénario lorsque les accusations sont remontées à New-York ou à Genève. Les experts indépendants n’ont pas non plus été tendres avec l'ancien chef de la Minusca, le Sénégalais Babacar Gaye. Ils accusent ce dernier qui a démissionné en août dernier après l’éclatement de l’affaire, d’avoir bonnement fermé les yeux.
Ban Ki-Moon à qui, a été transmis le rapport, promet de réagir promptement. Pendant ce temps, les soldats français, mis en cause, ont été entendus à Paris, et les soldats africains impliqués ont été rappelés dans leurs pays dans l’attente de leur procès.
Waliyullah.T.