A neuf jours de la présidentielle, l’ex président président déchu François Bozizé dont la candidature a été invalidée par la cour constitutionnelle n’a toujours pas donné de consignes de vote. Le mutisme de Kangara sonne comme une mauvaise nouvelle pour son parti le KNK et son ancien premier ministre et candidat indépendant à la présidentielle, le professeur Faustin Archange Touadera.
Le mathématicien avait pourtant solennellement juré le jour de sa déclaration de candidature qu’il se retirerait au cas ou le dossier de François Bozizé venait à être retenue. « Nos candidatures seront jamais concurrentielles » avait déclaré FAT aux journalistes lors de la conférence de presse qui avait eu lieu ce jour. Ce n’est visiblement pas l’intention de son ex mentor Bozizé qui a fini par se convaincre qu’il est désormais l’alpha et l’oméga centrafricain.
Bozizé ne semble pas se rendre compte que le pouvoir qu’il a négligé lui a déjà échappé et qu’il devrait plus se contenter que de sa retraite indigne. Selon des informations généralement bien informées, Bozizé ne donnera pas de consignes de vote aux militants du KNK en faveur de son ancien premier ministre Faustin Archange Touadera.
Plusieurs sources affirment que François Bozizé aurait traité le professeur Faustin Archange Touadera de traître au même titre que son ex complice et prédateur Patrice Edouard Ngaïssiona dont la candidature à la présidentielle a aussi été écartée par la Cour Constitutionnelle de transition. Cette comparaison est mal appréciée par les observateurs de la vie politique centrafricaine qui pense qu’il n’y a pas de ressemblance entre FAT et Ngaïssiona. L’ex chef des Balaka a préféré se ranger dans le camp de Mme Samba-Panza et de l’ambassadeur de France Charles Malinas pour sauver sa gamelle plutôt que d’emprunter la voix de Naïrobi qui a failli ramener François Bozizé dans le jeu politique centrafricain.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le refus d’apport du soutien de l’ancien président à Touadera. Primo: la perte du pouvoir n’a pas changé Bozizé qui est resté têtu comme un âne. Deuzio: La guerre de la succession et de l’acquisition de la machine électorale KNK est farouche entre les proches de Bozizé et Touadera d’une part et entre le secrétaire général intérimaire Bertin Béa et Touadera, d’autre part.
Bertin Bea qui estime être l’héritier naturel du temple pour avoir résisté au tsunami Séléka aurait du mal à accepter que Touadera l’ancien numéro 3 du parti qui s’était exilé en france ne lui ravive la vedette. Il se serait battu comme un lion pour empêcher Bozizé d’appeler les militants du KNK à se ranger derrière Faustin Archange Touadera.
On aura compris, le KNK est en train de perdre l’élection présidentielle du 27 décembre faute des intérêts égoïstes et catégoriels de ses chefs. Bozizé a été incapable de former une armée digne en dix ans de règne. Les FACA n’existent plus que de nom et cela ne l’empêche pas de penser qu’à part lui, personne d’autre ne pourra devenir le président de la RCA.
Nous sommes bien en Centrafrique, le pays de tous les paradoxes.
Wilfried Maurice SEBIRO