Malgré les incidents qui ont endeuillé la capitale, le peuple centrafricain vient d’adopter démocratiquement la nouvelle constitution. Désormais, la campagne pour les élections présidentielles et législatives bat son plein dans tout le pays. Et c’est bien ce qui dérange les rares partisans de Nourredine Adam. En effet, après qu’il ait annoncé l’autonomie des régions du Nord-Est de la Centrafrique dans l’indifférence générale, quelques éléments du FPRC cherchent à priver une partie des populations de leur droit à s’exprimer librement. Une fois de plus, le général Adam et ses sbires sont responsables de la privation des libertés individuelles et continuent de s’opposer à la sortie de crise pourtant si proche. Alors qu’un vent d’espoir et de paix souffle sur notre terre, je vous invite à consulter le médiocre bilan de l’ennemi public numéro 1 et à prendre connaissance des agissements de cet homme qui, depuis, a pris la fuite et s’est isolé probablement en Vakaga.
Tout en restant dans la droite lignée des radicaux du FPRC, Nourredine s’exprime sur les ondes de radio N’Deke Luka le 4 décembre. Son message confirme ce que l’on pensait : cet homme n’a plus les pieds sur terre ! En effet, alors que tous les mouvements et partis politiques du pays (sauf le FPRC) naviguent sur le même cap, lui nage à contre-courant… Ses dernières frasques ? Rejet des fonctionnaires de l’état, opposition aux élections, tentative de créer une république ! Le général Adam reste sur sa ligne dure qui n’a, heureusement, aucun avenir ! Ayant compris ses erreurs et, à sa grande habitude, il aurait tenté de revenir sur ses propos en dénonçant un piège tendu par la radio.
Mais, sur le fond, quel est le bilan de Nourredine depuis la division de l’ex-Séléka ? Très maigre, voire inexistant ! En effet, parmi ses échecs, on notera l’absence d’une 3e transition souhaitée depuis des mois, des échecs militaires retentissants, de nombreuses dissidences de cadres du mouvement, une tentative avortée de créer une province autonome du « Nord Dar El Khouti », etc…
Sur le plan militaire, ses moyens de frappe sont de plus en plus remis en doute et le général est très affaibli. Son contingent ne serait constitué que d’une petite centaine d’irréductibles. En effet, les autres soldats ont vite compris qu’il n’y avait pas d’avenir et ont préféré rejoindre d’autres mouvements comme le MPC, notamment la branche du général Al Khatim. Corrompu jusqu’à l’os et obligé de quémander des soutiens venus des pays limitrophes, il fait acheminer de l’armement en provenance du Soudan. N’ayant pas cessé ses activités de contrebande, il persiste dans le trafic d’armes de guerre qui, selon lui, lui permettrait de chasser. Chasser ? Ou plutôt chercher l’argent facile en braconnant !
Sur la scène politique, incapable de construire un programme, Nourredine Adam est complètement isolé et ses plus fidèles lieutenants du FPRC le lâchent un par un. D’ailleurs, même si le mouvement continue à prôner une troisième transition et s’oppose à la tenue des élections, un communiqué diffusé le 11 décembre par son secrétaire général politique privilégie les paroles aux armes ! Ne parvenant plus à rassembler autour de lui, de nombreux cadres se sont tournés vers d’autres partis beaucoup plus modérés, notamment l’UPC ou le MPC, qui s’inscrivent dans la dynamique nationale. Et que dire de l’influence du FPRC sur la capitale ? Il n’y a quasiment plus de représentation politique ! En effet, depuis les évènements tragiques du 13 décembre dans le 3e arrondissement, Haroun Gaye et Hamit Tidjani se font botter par la population du KM5 ! Il était temps…
Comme il l’a fait lors du référendum, Nourredine cherche toujours à entretenir la confusion. Il manipule les minorités et les monte les unes contre les autres parce qu’il cherche à causer des affrontements interreligieux. Un objectif: empêcher les électeurs de s’exprimer et créer un terrain favorable à la transition. Mais, lui, le musulman qui se prétend intègre, n’a même plus le soutien de ses frères. Ces derniers ont choisi la voie des urnes et souhaitent une sortie de crise immédiate. Aujourd’hui, les musulmans de Bangui ne veulent plus entendre parler du général Adam car c’est lui le vrai ennemi des musulmans !
Comme il l’a exposé à la radio, l’objectif de Nourredine Adam est d’entraver le processus électoral. Depuis début décembre, il se déplace dans l’extrême nord-est du pays notamment dans les régions de N’Délé et Birao. A l’approche du premier tour des élections présidentielles et législatives prévu le 27 décembre, comme pour le référendum, les options dont il dispose lui permette encore de mener des actions d’intimidation sur la population afin d’inciter les électeurs à ne pas se rendre aux urnes. Selon des témoins de plusieurs quartiers de Kaga Bandoro, il avait interdit que les listes électorales soient rendues publiques ! Pourquoi ? Parce que l’homme est vexé. En effet, dans sa « déclaration sur une 3e transition » parue le 5 aout 2015, il annonçait l’échec total du recensement électoral. Avec plus de 95% de personnes recensées pour les élections, Nourredine s’est une nouvelle fois illustré par son manque de clairvoyance! Depuis, le OUI l’a emporté très largement au référendum.
Faisant route vers la Vakaga, il a exalté quelques partisans de N’Délé de se joindre à lui pour tenter de semer le désordre. Très vite, des notables et le préfet de la ville historique du Sultan Sénoussi ont alerté les autorités de Bangui que des actes d’incivisme et des violences étaient perpétrées par les illuminés à la botte du général. Et les faits sont tous simplement déplorables ! Outre des affiches de candidats arrachées, les groupes armés de Nourredine ont cherché à s’attaquer à des agents de l’état chargés de mettre en place la logistique électorale. Ils ont ensuite tentés de faire irruption dans les écoles pour faire peur aux enfants à qui l’ont promet depuis des années un avenir radieux. Finalement, ils n’ont pas osé s’attaquer à des maisons ou à des établissements administratifs, parce que la MINUSCA a réagi et les a mis en déroute, appuyés par la population de la ville.
Même s’il a perdu pied à Kaga-Bandoro, les évènements du 13 décembre confirment que l’homme et ses idées sont toujours à considérer comme une menace sur les populations du nord-est et sur les libertés individuelles qu’il veut interdire. Aujourd’hui, les autorités locales et les habitants des régions de Bamingui-Bangoran et de Vakaga ne peuvent plus accepter que Nourredine et ses hordes s’installent durablement sur leurs terres. Quelle que soit la ville dans laquelle il fera halte et dans laquelle il cherchera à s’établir, c’est bien un accueil très hostile qui attend ce traitre à la nation.
Général déchu à la solde des rebelles soudanais et tchadiens, Nourredine Adam est un individu qui n’a plus sa place en Centrafrique. Ses intentions anti-démocratiques n’ont jamais été en accord avec la volonté du peuple centrafricain, celle de retrouver la voie de la réconciliation et de la paix durable. Ayant recours à la violence depuis de trop nombreuses années, tout doit être mis en œuvre pour exclure Adam et faire cesser ses manœuvres déstabilisatrices. Tous les Centrafricains ont droit au vote car tous les Centrafricains ont envie de tourner cette page tragique de notre histoire à laquelle le nom de Nourredine sera associé !
Ngamende Abdoulaye