Les prévisions de croissance annoncées en début d’année 2015 dans les six Etats membres de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad et RCA) n’ont pas été réalisées. C’est du moins ce qu’indique le communiqué ayant sanctionné le dernier Comité de politique monétaire (Cpm) de la BEAC pour le compte de l’année 2015, tenu le 17 décembre dernier à Yaoundé.
En effet, après un ralentissement de la croissance à 1,6% en 2013 et un bond à 4,4% en 2014, la BEAC, l’institut d’émission des pays de la Cemac, tablait sur une stabilisation du taux de croissance dans cet espace communautaire au cours de l’année 2015. De sorte qu’au mois de mars 2015, les prévisions la situaient à 4,2%. Mais, le 17 décembre dernier, la BEAC a plutôt constaté une baisse de 2 points par rapport à l’année précédente, le taux de croissance dans la zone Cemac s’étant finalement situé à 2,4%.
Même si la banque centrale n’explicite pas les raisons de ce ralentissement de la croissance dans son communiqué, l’on peut rattacher cette situation à trois phénomènes : la baisse des cours mondiaux du pétrole (cinq des six pays de la Cemac en sont producteurs), dont le prix du baril a chuté de 50% depuis le second semestre 2014 ; l’instabilité politique qui persiste en RCA ; ainsi que l’insécurité ambiante dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun et au Tchad, du fait des attaques et des attentats kamikazes perpétrés par la secte nigériane Boko Haram.