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Le Projet « THIMO 4 BIS », officiellement lancé par le gouvernement avec l’appui de l’AFD
Publié le mardi 22 decembre 2015  |  Corbeau News Centrafrique
Florence
© Autre presse par DR
Florence Limbio, ministre centrafricaine de la Coopération
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Le samedi 19 décembre, Mme Florence Limbio, Ministre de l’Economie, du plan et de la coopération internationale, Chargée des pôles de développement a officiellement lancé, à Bangui, la deuxième phase des Travaux à haute intensité de mains d’œuvres (THIMO 4). Appelé ‘’THIMO 4 BIS’’, cette deuxième phase financée par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de deux millions d’Euros vise à parachever les deux lots restants de THIMO 4. L’ambassadeur de France en Centrafrique, Charles Malinas, a été présent à la cérémonie du lancement des THIMO 4 BIS, assisté de Daniel Vain Représentant de l’AFD.
Après THIMO 1, 2, 3 et 4, THIMO 4 BIS vient officiellement d’être lancé à Bangui. Initialement, projet de développement des infrastructures urbaines de Bangui suite aux terribles inondations de 2005, THIMO est devenu aujourd’hui une approche de résolution de la crise actuelle dans le pays. Il s’agit, selon le gouvernement de transition d’un outil imparable qui permet d’employer en masse les jeunes désœuvrés, victimes ou acteurs, des violences dans le pays, afin de les détourner de cette voie pour les ramener vers les dignes activités génératrices de revenus.
Le Chef de l’Etat de transition, Catherine Samba-Panza, en lançant en janvier dernier, les projets THIMO-Bangui dans le 6ème arrondissement, en a fait un pari, puisqu’elle a cru que les récurrentes crises politico-militaires survenues en RCA sont et restent la résultante de la pauvreté et de la misère, surtout en milieu jeune. Donc, il faudrait bien, si l’on veut la stabilité et la paix, occuper les jeunes en leur donnant du travail.
Dans cette posture, THIMO a bénéficié de la contribution, non seulement de l’AFD, mais également de l’Union européenne, de la Banque mondiale et de la MINUSCA. Pendant la crise, certains projets de développement ont été convertis en projets THIMO entre 2013 – 2014 où des jeunes sont recrutés pour la suppression des dépôts sauvages dans la ville de Bangui ; le nettoyage des collecteurs ensevelis et la construction de quelques collecteurs.
Au lancement de THIMO 4 BIS, Mme Florence Limbio, ministre de l’Economie, du plan et de la coopération internationale est longuement revenue sur l’intérêt que représente cette nouvelle approche dans la situation actuelle de la République centrafricaine. « Les techniques THIMO sont unanimement louées par les partenaires techniques et financiers et les entreprises qui interviennent dans le domaine. Les programmes THIMO ont un impact très positif sur les populations compte tenu du nombre important des ouvriers employés sur le chantier, qu’on peut facilement évaluer aujourd’hui à quelque 51 000 bénéficiaires. Ce sont environ 22,5 milliards de Francs Cfa qui ont été distribués à l’ensemble de la population », a déclaré le membre du gouvernement.
Elle a ajouté par ailleurs que « le guide THIMO a permis à tous les acteurs de partager une approche commune et d’harmoniser leurs pratiques en la matière. Il s’agit particulièrement des critères de recrutements, du niveau minimum de rémunération, le principe de rotation des travailleurs, de la formation professionnelle qui est réalisée par l’Agence centrafricaine pour la formation professionnelle et l’emploi (ACFPE) au bénéfice d’une main d’œuvre nombreuse, et des modalités d’accompagnement des travailleurs ».
A n’en point douter, les précédents projets THIMO sont devenus, aux yeux des partenaires de la RCA, le symbole de la continuité de leurs actions auprès du gouvernement centrafricain en faveur de la population de Bangui et de la population centrafricaine toute entière dans les moments difficiles qu’elles ont connus depuis décembre 2012 jusqu’à ce jour. La mise en œuvre de tous ces projets a permis non seulement de réduire considérablement les dégâts et dommages causés par l’importante inondation qui a touché la ville de Bangui en 2015, mais aussi d’atténuer l’impact socioéconomique de la crise de manière générale.
Daniel Vain, Représentant de l’AFD et Charles Malinas, Ambassadeur de la France en Centrafrique se sont félicité de ce que les THIMO ont comblé les attentes, notamment en ce qui concerne l’implication des acteurs locaux. « Lors de la pose de la plaque commémorative des THIMO, on avait souligné que ces travaux avaient été faits avec des entreprises locales, en étroite collaboration avec AGETIP-CAF et le gouvernement centrafricain. C’est une grande fierté de savoir qu’on pouvait faire beaucoup de choses avec des compétences locales », s’est réjoui le Représentant de l’AFD.
Coup de projecteur sur les réalisations THIMO
L’idée des THIMO est née des inondations de 2005 dans la capitale Bangui dont les plus inoubliables ont été les localités totalement inondées de Camp Fidèle Obrou jusqu’au BARC. Cette situation a poussé le gouvernement à la réflexion autour de la réhabilitation des infrastructures urbaines de Bangui. Et, THIMO qui est à sa quatrième génération aujourd’hui a été innovée comme l’alternative. C’est ainsi que THIMO 1 a été réalisé dans les localités de 92 logements et Mamadou-Mbaïki ; THIMO 2 dans le secteur Malimaka (5ème arrondissement) ; THIMO 3 dans les quartiers Moustapha, Bakongo et le marché Ouango. Malgré ces réalisations, il y avait encore des insuffisances chroniques.
En 2008, le ministère de l’Urbanisme a lancé une étude d’un schéma directeur de drainage identifiant les insuffisances des différents collecteurs, afin d’y proposer des solutions à travers les THIMO 4. Cette quatrième étape de THIMO a été financée par l’AFD en 2009 à hauteur de 5 millions d’Euros pour une période d’exécution de cinq (5) ans au tour de cinq marchés de travaux. Le Lot 1 attribué à l’entreprise Alizé Construction concerne le prolongement du collecteur de l’indépendance vers la rivière Oubangui et le prolongement du collecteur USES. Le Lot 2 concerne le prolongement du collecteur de l’avenue de l’indépendance vers la gendarmerie, exécuté par Diversité Service. Le Lot 3 concerne le colleteur de l’avenue Gamal Naser.
A en croire Gabriel Pounaba, Expert qualité à AGETIP-CAF, avec l’augmentation des prix dans les années 2013, les deux autres lots n’ont pu être réalisés à cause des avenants qui ont été signés auprès de ces trois entreprises, d’où la mise en place de THIMO 4 BIS.
Entre temps, THIMO 4 permis à la RCA et à la ville de Bangui en particulier de disposer aujourd’hui de grands acquis infrastructurels. Il s’agit entre autres de 4 km de canaux maçonnés ; la construction de 1km de fossé enterré qui conduit les eaux de pluie vers la rivière Oubangui ; la mise en place de 750 m3 de gavion pour prévenir l’érosion de l’Oubangui vers les collecteurs ; la mise en place des garde-corps de 1 km pour protéger la population face aux grandes ouvertures de collecteurs ; la mise en place de 819 balises, le reprise des revêtements qui ont été décapés pour permettre la construction de ces collecteurs en revêtement tri-couches (à la place de la République) et bicouches (autres). Et, la ville de Bangui s’est embellie à l’allure de la reconquête progressive de ‘’Bangui la conquête’’.
THIMO 4 BIS
Les deux lots restants de THIMO 4 font l’objet de réalisation de THIMO 4 BIS et se réaliseront dans les 1er et 2ème arrondissements de Bangui en début du mois de janvier 2016. Ils concernent l’avenue de l’Indépendance, à partir de l’Institut Pasteur vers l’avenue des Martyrs et financés par l’AFD à hauteur de 2 millions d’Euros.
A la différence des précédents THIMO, THIMO 4 BIS, se basant sur les insuffisances de THIMO 4, comporte quelques spécificités en termes d’innovations. Il s’agit entre autres de la mise en place d’un contrat de sous-traitance entre l’entreprise retenue et l’entreprise chargée de l’accompagnement social pour recruter et payer la main d’œuvre locale pour le compte de l’entreprise des travaux ; accompagner la main d’œuvre par un dispositif de formation aux activités génératrices de revenus, la cohésion sociale et l’éducation financière ; dérouler le projet sans incident social notable ; mettre en place un dispositif de recrutement efficace ; dispenser des formation aux manœuvres par l’Ong ; mettre en place un budget permettant aux manœuvres d’épargner. Ce seront 1300 jeunes qui seront recrutés par vague rotative pour une période de huit (08) semaines. Ces derniers seront payés toutes les deux semaines à 2000 F Cfa par jour.
THIMO 4 BIS qui est toujours placé sous la maitrise d’ouvrage déléguée de AGETIP-CAF vise le Lot 4 qui sera réalisé par l’entreprise Semence BTP et le Lot 5 par le Groupement BETGC-SA BTP. L’Ong ‘’Nourrir’’ est recrutée pour l’accompagnement social. Au total, huit (08) contrats seront signés avec des entreprises locales et étrangères dans le cadre de ces travaux.
Bangui, Fred KROCK Pour CNC
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