Le Mouvement de Libération du Peuple centrafricain (MLPC) s’assure de sa victoire à la présidentielle du 27 décembre 2015. Dans une interview accordée à notre rédaction, Christian TOUABOY, Directeur national de Campagne du candidat du MLPC Martin Ziguelé revient sur la tournée de son candidat effectuée des certaines villes de la RCA. Il souligne que la victoire du MLPC est mathématique.
Corbeau News Centrafrique (CNC) : Monsieur Christian Touaboy, Bonjour !
Christian TOUABOY (CT): Bonjour !
CNC : Vous êtes le Directeur national de Campagne du MLPC, votre candidat a commencé les campagnes dans la Lobaye. Qu’est-ce qui justifie le choix de cette région en premier lieu ?
CT : Toute stratégie mise à part, théoriquement, la Lobaye c’est le lieu de naissance du président fondateur Barthélémy Boganda. Vous savez que notre pays a traversé de moments extrêmement difficiles, aller jusqu’à parler même de la partition du pays. lorsque nous repartons à nos bases, à nos origines, à ce qui constitue l’essence même et la substance de notre centrafricaneté, c’est Barthélémy Boganda qui a fait de nous cette République. C’est de là qu’il vient. Il a prôné la paix, l’unité, la dignité. Donc pour nous, il était plus que normal de repartir à la base, de repartir à la source afin de nous imprégner du message réel et profond, du message de paix de Bonganda. M’Baiki a été donc tout indiqué pour nous de commencer notre campagne.
CNC : M’Baiki est le point fort de départ de votre Candidat Martin Ziguelé de prôner les 3R : la Réconciliation, le Rassemblement et la Reconstruction. Il a été également dans la Ouaka, est-ce que ce message autour des 3R a été accueilli ?
CT : Je vous le dit, Bambari a été un triomphe. Ça, il faut le dire d’entrée de jeu. Et vous n’êtes pas sans savoir que Bambari a été divisé pendant longtemps, un peu comme Boda dans la Lobaye, et au KM5 à Bangui. Donc Bambari a été divisé, il y avait des zones des Musulmans, des Chrétiens, et il y a même une zone créée par les forces internationales au Centre qui est devenue une zone de No Man’s land. Bambari était indiqué, d’abord c’est l’un des bastions du MLPC. Mais aussi, c’est pour montrer la capacité du MLPC à pouvoir réunir les gens, à pouvoir ramener les gens autour de table pour discuter. Et je vais vous dire, le président Martin a marché 2 kilomètres avec près de 100.000 personnes, Chrétiens et Musulmans pour traverser toute la ville. Ils ont quitté un quartier chrétien pour aller dans un quartier musulman afin d’essayer de réunir les gens. Il y a eu des scènes de fraternisation, les gens se sont embrassés, se font des accolades, des larmes. En un mot, Martin Ziguelé est allé à Bambari, une ville divisée, il a réussi à rassembler les gens. Et c’est là, la force de MLPC.
CNC : Au-delà de Bambari, il a été dans la Mambéré-Kadéi, la Sangha-Mbaéré, on a constaté cet engouement. Entre temps dans certaines régions, on déchire les effigies de votre candidat. Êtes-vous inquiets lorsqu’on aussi l’un de vos candidats à la législative touché de balle?
CT : Inquiet? Non ! Déçu? Un peu! Déçu parce que le jeu politique n’est pas un jeu que l’on essaie de payer des jeunes pour s’adonner à des actes de violence. Nous ne le faisons pas. Nous ne sommes pas inquiets, nous sommes le MLPC. Le MLPC est né dans la douleur, il est né dans le sang, dans la lutte, et c’est comme ça que nous combattons. Déchirer des posters, je crois que les gens aujourd’hui voient Martin Ziguelé, il y a une certaine cristallisation de tout ce qui se passe en RCA sur Martin Ziguelé, et c’est normal. Moi, j’ai toujours dit que Martin Ziguelé est le numéro 1. Il est le père de la nation. Aujourd’hui lorsqu’il y a quelque chose qui ne va pas, les yeux, les oreilles se tournent vers Martin Ziguelé pour écouter, pour savoir ce qu’il pense, ce qu’il dit. Il est donc normal, même dans une famille il y a certains enfants qui de temps à autres s’expriment violement à leur père. Je ne vois pas une gravité à cela. Nous allons gagner les élections à 53,2%. Nous considérons donc ceux qui déchirent les effigies du MLPC font partie de 47%. Ils ne sont pas contents, lorsque nous serons au pouvoir, nous allons nous assoir, nous allons discuter pour réunir les gens.
CNC : Et votre candidat à la législative de Bossangoa qui a eu une balle dans la jambe et d’autres qui sont menacés?
CT : D’abord, c’est triste au premier point. Au deuxième point, nous n’allons pas directement pointer du doigt qui que ce soit. Puisque rien ne prouve au jour d’aujourd’hui que cette violence soit politique. Parce que la voiture qui a emmené le camarade Namféi à Bossangoa, n’avait pas d’effigie. Il n’y avait absolument rien du MLPC sur le véhicule. C’est peut être un crime crapuleux, peut-être des bandits. Et vous savez que sur cet axe, le chemin est dangereux. Rien ne prouve, sauf l’enquête diligentée par les autorités. Nous allons réunir les données, et lorsque nous sauront que cela est politique, nous allons aviser. Pour le moment, il n’y a pas de sujet d’inquiétude. Nous sommes allés à Boali, à Damara, à Bossembele, à Lobaye, il n’y a pas absolument eu de dérapage. Martin Ziguelé a traversé le pays, du Sud à l’Est à l’Ouest du moins pour l’instant, il n’y a absolument pas eu de violence.
CNC : Maitre Nicolas Tiangaye a fait allégeance au MLPC, et cela a fait buzz sur les réseaux sociaux ; est-ce pour vous un sujet de réjouissance et quel est le message que vous avez à lancer à l’endroit de ceux qui veulent rallier le MLPC et qui hésitent encore ?
CT : Ecoutez ! Maitre Nicolas Tiangaye est probablement l’une des sommités, intellectuel du pays. C’est un quelqu’un qui a de crédit. Lorsque nous voyons à l’étranger, et lorsque nous parlons de Nicolas Tiangaye, nous constatons chez ceux qui ne sont pas Centrafricains un respect immense. Et moi particulièrement lorsque j’étais encore petit, le procès du président Bokassa a établi Maitre Tiangaye comme l’une des sommités intellectuelles du pays. C’est évidemment avec beaucoup de réjouissance de voir Nicolas Tiangaye que nous considérons comme une idole appeler à voter pour Martin Ziguelé. C’est un allié naturel qui a fait le combat politique comme nous.
CNC : Beaucoup des gens considèrent Martin Ziguelé comme candidat de la France, qu’en dites-vous ?
CT : Je suis Directeur national de campagne mais je n’ai jamais reçu de Français dans mon bureau. Je n’ai jamais été à l’ambassade de France, je n’ai jamais discuté avec qui que ce soit. Ma campagne ça se passe en Centrafrique. Mon souhait c’est de parler, de transmettre, de faire l’état des choses à Martin Ziguelé, des expériences, des peines, des souffrances des Centrafricains. Je le redire ici, la victoire du MLPC est mathématique. Et c’est une évidence.
CNC : Donc Martin Ziguelé n’est pas Ministre conseillé de Catherine Samba-Panza?
CT : Il ne l’a jamais été. A ce sujet, une plainte a été déposée. Et je vais mettre le pied dans le plat. Regardez le décret qu’on vous a donné, c’est un faux. Nous savons que le numéro de ce décret est originairement un décret qui a été signé pour autre chose. Nous en avons les preuves. C’est fait. Nous allons poursuivre à la justice ceux qui ont commis ces actes.
CNC : Monsieur Christian Touaboye, je vous remercie.
CT : C’est à moi de vous remercier.
Bangui, Interview réalisée par Eric NGABA CNC