Des dissensions ouvertes ont éclaté au sein d’une des factions de l’ex-rébellion centrafricaine de la Séléka à propos de l’attitude à adopter face aux élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu dimanche, a-t-on appris de sources concordantes mercredi.
Dans un communiqué rendu public depuis N’djamena, le général Nourredine Adam, ex-numéro 2 de la Séléka et désormais dirigeant d’un groupe dénommé Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC) s’est dit mardi "au nom du FPRC" décidé à "adhérer à une cessation complète des hostilités sur l’ensemble du territoire centrafricain".
"Notre mouvement s’engage à apporter sa contribution positive et sincère à la tenue des prochaines élections générales dans toutes les préfectures du pays dans le calme, la sérénité, sans violence et avec une forte participation citoyenne", a-t-il ajouté.
Jusque présent, Nourredine Adam se disait opposé au processus électoral en cours et avait perturbé la tenue d’un référendum constitutionnel le 13 décembre dans les zones tenues par ses combattants, dans le nord-est du pays.Il avait repris la thèse d’une possible partition de cette région, menace régulièrement agitée par une partie de la Séléka depuis qu’elle a été chassée du pouvoir à Bangui par une intervention internationale début 2014.
"Nous exprimons aussi nos regrets pour les récents affrontements et les actes de frustration qui nous ont fait prêcher la partition pure et simple.Au contraire nous nous sommes battus toute notre vie pour une République centrafricaine unie, indivisible mais réellement inclusive et qui accepte et protège tous ses enfants.Qu’ils soient chrétiens, musulmans, animistes, ou adeptes de toutes formes de croyance", ajoute M. Adam.
Ce communiqué a été publié après une rencontre à N’djamena avec un émissaire l’Organisation de la coopération Islamique (OCI), a-t-on indiqué de source officielle tchadienne.
De son côté, la "coordination politique du FPRC-Coalition-Séléka" a dénié à Nourredine Adam tout droit de parler en son nom, dans un communiqué parvenu mercredi matin à l’AFP à Libreville.
"Nul n’ignore que le général Nourredine Adam vit dans la forêt, d’où il n’a même pas accès à internet et que les communiqués de notre mouvement ne portent que la main du bureau politique", affirme ce communiqué, qui réitère par ailleurs son hostilité à toute forme de partition et appelle les candidats aux élections au "sens de la responsabilité", mais sans appeler ouvertement à voter pour autant.
La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l’ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014 et qui depuis s’est divisée en plusieurs factions rivales.