La campagne électorale qui bat son plein depuis le 12 décembre 2015 édifie l’opinion nationale et internationale sur le poids politique réel des partis politiques centrafricains et même la personnalité des candidats aux élections présidentielle et législatives de 2015.
A seulement trois jours de la fin de la campagne électorale, on apprend de source RFI que le candidat Anicet Georges DOLOGUELE dit AGD a signé un pacte avec celui que le peuple centrafricain a très majoritairement vomi, le chef embusqué des Antibalaka, François BOZIZE YANGOUVOUNDA, le plus minable des présidents centrafricains, général d’opérette, général poltron qui a très spectaculairement détalé face à l’ennemi au lieu de rester défendre, même au prix de vie, le peuple centrafricain.
Alors que la page politique François BOZIZE a été définitivement tournée, le candidat DOLOGUELE, en perte de vitesse dans cette campagne électorale, croit bénéficier d’un soutien politique, mais se retrouve plutôt avec un handicap certain. D’abord, François BOZIZE est celui-là même qui a creusé lentement mais sûrement, de 2003 à 2013, une tombe pour y enterrer le peuple centrafricain. C’est incontestablement sa gestion catastrophique de la chose publique qui a favorisé et justifié la naissance des multiples groupes de rébellions à partir de 2006 ; c’est le détournement par le régime François BOZIZE des fonds du programme du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) qui a favorisé la naissance dans un premier temps de la coalition rebelle UFDR, et dans un second temps de la Séléka qui parviendra à prendre le pouvoir le 24 mars 2013. François BOZIZE est le vrai chef des Antibalaka qui sévissent dans le pays depuis le 24 mars 2013, et se rendent régulièrement coupables d’odieuses exactions sur les populations : vols, viols, pillages à grande échelle, vandalisme, extorsions, braquages à mains armées, enlèvements, torture, assassinats ou exécutions sommaires, destructions de biens, exil forcé, et autre déplacement forcé des personnes, menaces diverses etc…
Selon toute vraisemblance, DOLOGUELE tente de défier les Centrafricains en s’engageant en cas de victoire, dans son accord électoral avec le KNK, à ramener BOZIZE dans le jeu politique centrafricain. DOLOGUELE défie très clairement la justice de son pays qui a délivré un mandat d’arrêt international contre François BOZIZE pour plusieurs chefs d’accusation parmi lesquels des crimes de sang, des crimes contre l’humanité et des crimes économiques ; DOLOGUELE oublie même qu’une Cour Pénale Spéciale a été créée par le Conseil National de Transition (représentation nationale) pour juger, entre autres, le délinquant et criminel, le fugitif et recherché François BOZIZE. DOLOGUELE méprise et défie la communauté internationale qui a d’abord pris acte du renversement du président François BOZIZE, et qui a ensuite grandement contribué à la mise en place des institutions de transition en écartant François BOZIZE, et a enfin prononcé des sanctions contre ce dernier et son entourage immédiat : gel de ses avoirs financiers et interdiction de voyager. DOLOGUELE défie aussi la Cour Pénale Internationale qui est en train d’enquêter sur les crimes massifs commis en Centrafrique, et qui logiquement, ne pourra ne pas lancer un mandat d’arrêt international contre le criminel François BOZIZE. DOLOGUELE pactise avec Bertin Béa qui a fort à faire avec la justice nationale pour association de malfaiteurs et plusieurs autres chefs d’accusation.
Tout le monde savait déjà que DOLOGUELE était une personnalité politique très controversée, en témoigne le surnom « Monsieur 10 % » qui lui est accolé pour moult malversations financières du temps où il fut Premier Ministre, puis Président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Les rapports mafieux de DOLOGUELE et BOZIZE remontent à très longtemps puisque le premier avait financé, à hauteur de 25 millions de F CFA, la campagne électorale du second en 2005, contre son maintien à la présidence de la BDEAC. Mais plus tard, BOZIZE avait dû se résoudre à se joindre à ses homologues Chefs d’Etat de l’Afrique Centrale pour remercier DOLOGUELE trois ans avant la fin même de son mandat à la tête de l’institution pour un bilan très mauvais, et surtout pour le détournement de 11 milliards (si l’on en croit Afrique Education, journal d’investigation et autres journaux).
On savait déjà que DOLOGUELE était un aventurier politique qui est apparu et accouru sur la scène politique centrafricaine après le 24 mars 2013, en espérant s’y faire une place, à l’aide d’une coquille vide baptisée Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), parti ayant une existence très superficielle. Mais on ne savait pas que DOLOGUELE était capable de tomber si bas, de se compromettre à un tel degré pour tenter de se faire élire Président de la République.
Les électeurs centrafricains apprécieront eux-mêmes cet accord électoral mafieux entre le diable BOZIZE et le candidat DOLOGUELE, à vrai dire un accord électoral contre le peuple centrafricain qui attend plutôt du nouveau Président qu’il soit un homme intègre, un rassembleur, un président proche des gens, humble, un homme par qui la fierté centrafricaine renaîtra.
Anatole Fioboye