La mission onusienne en Centrafrique (Minusca), forte de 10 mille hommes, poursuit toujours les préparatifs liés à la sécurisation des élections générales, dont le premier tour, initialement prévues dimanche, a été reporté par la présidence au 30 décembre en raison de «difficultés logistiques», selon des sources jointes par Anadolu.
Reporté à plusieurs reprises au regard de l'insécurité persistante dans plusieurs région du pays, le scrutin a, cette fois, été repoussé de trois jours en raison de «problèmes logistiques», notamment un retard dans la distribution des urnes, a justifié jeudi soir, face à la presse, la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza.
Un report qui s’explique, selon une déclaration du porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric, par la «situation sécuritaire très délicate dans le pays».
«Il est important que ces élections se tiennent dans les meilleurs conditions possibles», a souligné le porte-parole dans un communiqué, jeudi soir, ajoutant que la mission onusienne (Minusca) va continuer à «aider à distribuer les bulletins de vote et soutenir les forces de sécurité de République centrafricaine, pour la sécurisation des élections.»
Pour éviter les dérives sécuritaires qui ont secoué le scrutin référendaire sur la nouvelle Constitution, le 13 décembre dernier, faisant cinq morts, dans l'enclave musulmane de Bangui (Km5), la force onusienne est «en alerte maximum», selon des casques bleus contactés par Anadolu.
« Nous sommes là, d’une part, pour assurer la sécurité du vote et celle des candidats,aider à l’acheminement du matériel électoral (urnes, bulletin de vote) ainsi que pour soutenir les forces de sécurité centrafricaines (embryonnaires dans le pays), afin que ce scrutin soit une véritable réussite», renseigne un officier de la Minusca.
Dans une note à la presse, l’Autorité nationale des élections (ANE) avait en effet annoncé, jeudi, que « les forces de sécurité intérieures composées de gendarmes et de policiers centrafricains seront appuyés par les casques bleus de l’ONU et les forces françaises ».
La force onusienne a formé près de 160 policiers et gendarmes centrafricains sur « le maintien de l’ordre », principalement à Bangui, la capitale, mais aussi sur le reste du territoire, a indiqué, sur son compte officiel Twitter, le chef de la police de la Minusca, Luis Carrilho.
D’après une source diplomatique jointe par Anadolu, «les casques bleus montent en puissance car leur mission première, ils en ont conscience,est d’éviter un scénario semblable à celui du 13 décembre».
«La population leur avait reproché alors leur manque d’implication, l’erreur n’est aujourd’hui plus permise », commente encore la source.
Dans le sud-est du pays, gangréné par de multiples attaques des rebelles ougandais "l'armée de résistance du Seigneur" (LRA), des soldats américains apportent, eux aussi, leur appui.
«Les Forces Armées Centrafricaines (FACA), les casques bleus du contingent marocain de la Minusca, et les forces américaines se sont mises d’accord pour sécuriser les élections dans la préfecture de Haut-Mbomou, souvent théâtre d’attaques perpétrées par des rebelles», a indiqué à Anadolu, un responsable local, appartenant à l’ANE, dans la ville de Obo (Haut-Mbomou).
«Nous ignorons en revanche, combien de soldats seront mobilisés», a-t-il précisé.
Dans le Nord du pays, menacé par « l’ennemi public numéro 1 » de Bangui, Nourredine Adam, chef d’une faction radicale de la Séléka, qui avait empêché les habitants de voter lors du référendum, les forces internationales sont «plus déterminés que jamais à assurer la sécurité des habitants».
«Nous veillerons à ce que chaque centrafricain vote sans crainte et nous ne permettront aucun trouble», a indiqué un officier joint par Anadolu.
Les élections générales, pour lesquelles sont attendues près de 1,4 millions d'électeurs –sur 4.8 millions d’habitants- mettront fin à la transition politique installée après une guerre civile aux dimensions politiques et confessionnelles, qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts, de déplacés et d'exilés depuis 2013.