« Je m’appelle Méric, comme les Etats-Unis d’Amérique! C’est pas un joli nom, ça? Mais j’ai pas l’argent pour le Noël de mes enfants » : à Bangui, capitale de la Centrafrique ruinée par trois années de violences et qui s’apprête à voter dans quelques jours, les fêtes de fin d’année s’annoncent moroses.
Nu dans son embarcation, Méric le piroguier termine la brève lessive de ses vêtements en fin de journée, après avoir plongé dans le fleuve Oubangui pour en extraire du sable destiné aux rares constructions dans la capitale délabrée. L’heure semble à la trêve de Noël dans Bangui, après les violences qui l’ont déchirée ces trois dernières années.
Les rues vibrent des caravanes de voitures et de motos des candidats à la présidentielle et aux législatives de dimanche, elles tournent autour du rond-point du Kilomètre zéro, le centre de la ville, au bord de rues encombrées de jouets et de sapins en plastique, made in China. Les jouets, bas de gamme, sont exposés à même la latérite, sur une simple bâche de plastique.
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