Il fallait si attendre lorsqu’on est pas maître de son propre pays. Alors qu’ils s’apprêtaient à voter un président et des députés légitimes ce dimanche 27 décembre pour rompre définitivement avec la transition des prédateurs et des bras cassés, les centrafricains vont devoir prolonger encore leur souffrance de quatre jours. Officiellement l’Agence Nationale des Élections évoque des raisons techniques pour justifier ce report. Mais là où le bas blesse c’est que ces élections vont avoir lieu un mercredi, ce qui est contraire à la disposition du code électoral. Nous sommes bien en RCA, le pays de tous les paradoxes où tout ce qui est interdit sous d’autres cieux est possible.
Y’ a t-il une anguille sous roche? Car s’ il est vrai que la course contre la montre décidée par Idriss Déby, président du Tchad après son passage à Paris était susceptible de porter un coup sur l’ agenda de ces scrutins, mais personne sauf les décideurs qui ne respectent plus les centrafricains viennent de décider que ces élections aient lieu au beau milieu de la semaine. Du jamais vu!
Cette nouvelle est diversement appréciée par les centrafricains des diasporas. Pour les chômeurs ce report des élections n’est pas un problème. Par contre il sera difficile pour les travailleurs, les étudiants et les artisans d’aller voter un mercredi, jour ouvrable en France, aux USA, Canada et presque tous les pays du monde.
La RCA pays instable depuis son indépendance vit sa plus grande crise politico- militaire depuis 2013 après la chute du dictateur François Bozizé. La Séléka une coalition des rebelles centrafricains dominée par des mercenaires tchadiens et des soudanais qui s’est emparée du pouvoir et qui le partage depuis avec les ex opposants réunis au sein de l’Alliance des Forces Démocratique de la Transition, n’arrive toujours pas à bâtir les fondations d’un État de droit.
Wilfried Maurice SEBIRO