Hamidou Hamidou exhibe fièrement son pouce tâché d’encre bleue. Il était impatient de glisser son bulletin dans l’urne du bureau de vote de Garoua-Boulaï, petite ville de l’est du Cameroun où vivent plusieurs milliers de réfugiés centrafricains. « Je veux que la paix revienne. Il est temps d’avoir un nouveau président qui va enfin reconstruire notre pays », lance-t-il en souriant de toutes ses dents gâtées par le tabac.
Environ 12 000 réfugiés de Garoua-Boulaï comme Hamidou Hamidou se sont inscrits sur les listes électorales en vue de la présidentielle du 30 décembre. En file indienne, ils ont attendu toute la journée pour choisir leur candidat sur l’unique bulletin de vote à disposition, une fiche où sont inscrits une trentaine de noms. Le temps d’entrer dans l’isoloir de fortune, d’apposer leur pouce teinté d’encre devant leur candidat et d’introduire la feuille dans l’urne, l’opération dure bien cinq minutes par personne.
... suite de l'article sur LeMonde.fr