2774 ressortissants centrafricains, réfugiés et demandeurs d’asile vivant à Brazzaville ont commencé à voter mercredi matin pour la présidentielle à l’ambassade de la Centrafrique au Congo
L’unique centre de vote de Brazzaville a été ouvert depuis 6 heures du matin. Très vite de longues files d’attente se sont formées devant les trois bureaux installés dans l’enceinte de l’ambassade. L’élection se déroule conformément au code électoral et aux dispositions prises par les responsables à Bangui, a indiqué un superviseur de l’Autorité nationale des élections (ANE), l’organe en charge de l’organisation du scrutin. "L’électeur doit présenter sa carte d’électeur suivi d’une pièce portant sa photo. Pour ceux qui ne sont pas encore entrés en possession de leurs cartes peuvent voter avec le récépissé et une pièce d’identité", a précisé la même source. Pour la crédibilité du scrutin, des représentants des candidats assistent au vote.
Jusqu’à l’après-midi, l’enceinte de l’ambassade de RCA est toujours remplie de monde. Un pari réussi pour l’ambassadeur de la Centrafrique au Congo, Marie-Charlotte Fayanga, puisque le référendum du 13 décembre avait suscité un faible engouement de la part de ses compatriotes. Elle avait donc misé, "pour la présidentielle, je voulais voir mes 2474 inscrits venir s’acquitter de leurs devoirs du citoyen". Nous avons pris des dispositions, a-t-elle poursuivi, à travers les communiqués et les réunions avec les responsables de la communauté centrafricaine et le bureau de l’ANE-Brazzaville, pour sensibiliser les électeurs.
De l’avis des centrafricains ayant fait le déplacement mercredi, cette élection censée mettre fin à une longue période de transition, ne doit pas être la raison d’une crise post-électorale. "Je viens voter pour assurer l’avenir de nos jeunes enfants", a confié un septuagénaire, Charles Ngodami-Yabada. Pour ce retraité en exil au Congo, le peuple centrafricain tout entier a exprimé son unique vœu, celui de vivre en paix et dans l’harmonie. Pour Paul Bitongo, voter c’est une façon pour lui de rejeter la violence et la division. Mais l’essentiel d’après cet enseignant "les choses se passent pour le moment dans la transparence et le calme", "donc nos leaders politiques et candidats doivent aussi accepter les résultats et se donner la main.", a-t-il exhorté.
Notons qu’en dehors de Brazzaville, deux autres villes la République du Congo accueillent le vote des ressortissants centrafricains, à Pointe-Noire (environ 2000 inscrits) et à Bétou (environ 7000 électeurs attendus).