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Interview exclusive de la Miss-Centrafrique France, Sabrina Sabé, en visite à Bangui
Publié le lundi 4 janvier 2016  |  Corbeau News Centrafrique
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© Autre presse par DR
Miss Centrafrique France, Sabrina Sabé, en visite à Bangui
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L’Ambassadrice de la beauté centrafricaine pour l’Hexagone Sabrina Sabé, élue en octobre dernier en France est venue dans son pays pour, non seulement palper la réalité après pratiquement près de trois années consécutives de crise militaro-politique avec son corolaire de crise humanitaire et sociale, mais aussi de porter assistance aux enfants démunis. Après avoir rencontré les autorités de la transition, la Miss-Centrafrique Bangui, Flora Habiba Ngahally et visité les orphelins de la ville de Bouar et remis ensuite des dons de médicaments au Centre de santé des Sœurs de PK 10 à Bangui, Sabrina Sabé a trouvé toujours très beau son pays plein d’espoir, malgré tout.
Corbeaunews.Centrafrique (CNC) : Mlle Sabrina Sabé, bonjour !
Sabrina Sabé (SS) : Bonjour !
CNC : Qui est Sabrina Sabé ?
SS : Je suis Sabrina Sabé, née en République centrafricaine, j’ai 19 ans aujourd’hui et réside avec mes parents en France. J’ai eu la chance d’être élue, en octobre dernier, Miss-Centrafrique-France, c’est-à-dire que je représente mon pays auprès de la République française.
CNC : Comment est-ce que vous avez été élue Miss Centrafrique-France ?
SS : Il a été organisé un casting qui s’est effectué au mois de janvier 2015. Dans la période de janvier à octobre, nous avons eu plusieurs séances de répétitions, à raison d’une fois par mois. On se rencontrait pour répéter les chorégraphies, et le défilé. Nous étions au nombre de neuf (9) sur la liste au départ. Au concours, et à ma grande surprise, j’ai été élue Miss-Centrafrique-France pour l’année 2016.
CNC : C’est certainement une fierté de représenter votre pays à ce niveau de responsabilité. Mais, peut-on savoir sur les idées fortes sur lesquelles vous placez votre mandat et votre lutte ?
SS : Il était très important pour moi de participer au concours de Miss-Centrafrique-France de cette année. Particulièrement parce que je savais que notre cher pays, la République centrafricaine traverse une période difficile de crise. Donc, il était important pour moi de montrer qu’il y a quand même un espoir, que nous en France, pensons à notre pays, la Centrafrique. Mais, surtout de montrer qu’on veut aider et qu’on veut se mobiliser. Avec tout ce qui s’est passé, tous les centrafricains dans le monde ont été atteints d’une manière ou d’une autre par les événements.
CNC : Trois mois après votre élection, vous avez décidé de prendre votre bâton de pèlerin pour venir dans votre pays, à la rencontre de vos frères, sœurs et parents. Qu’en est-il de l’agenda de cette première mission en Centrafrique ?
SS : Je me réjouis d’abord du fait que j’ai pu, à travers cette visite, me rendre dans mon pays pour palper de mes doigts, la réalité de la situation difficile que traversent mes frères et sœurs. Je suis venue dans le cadre de la mise en œuvre de mes premiers projets humanitaires en faveur des personnes affectées par la crise. C’est l’association ‘’Counda’’ basée en Champagne Ardenne en France qui porte mes projets humanitaires. Cette association, si je dois le préciser, œuvre dans le domaine d’amélioration de la santé et l’éducation des enfants, ainsi que l’appui aux femmes enceintes.
Je suis venue d’abord avec des médicaments pour doter un centre de santé du pays, notamment le Centre de santé des Sœurs de PK 10 (à la sortie nord de Bangui). J’ai déjà procédé à la remise de cet important don qui s’inscrit dans le cadre de mes actions en faveur justement de la santé des enfants et des femmes enceintes.
Aussi, en collaboration avec l’association ARAN, j’ai organisé un arbre de Noël dans la ville de Bouar où un nombre de jouets ont été offerts aux enfants de la localité. Depuis le France, nous avons organisé des collectes de dons en médicaments et en jouets que nous avons pu distribuer aux bénéficiaires ici en Centrafrique. A
Bouar, j’ai eu l’heureuse opportunité de rencontrer l’Imam de la Mosquée de la ville et le Curé de la Cathédrale de Bouar. Du coup, j’ai appris que la ville de Bouar est celle marquée par la cohésion sociale. J’ai vu à quel point la ville préservait le vivre ensemble entre les communautés.
Globalement, c’est une fierté pour moi de voir que ma personne ait pu servir à améliorer les conditions de vie des enfants dans mon pays. En principe, je devrais rentrer en France le 29 décembre, mais je prolonge mon départ parce que Bangui me plait beaucoup.
CNC : Bientôt, vous aller retourner en France. Alors qu’est-ce qui reste de vos projets, en ce qui vous tient à cœur pour votre pays ?
SS : Je tiens à vous dire que pendant ma visite à Bouar, j’ai pu visiter un orphelinat. J’ai été marquée par le fait que beaucoup manquaient dans cette structure qui a pas mal d’enfants orphelins à sa charge. Entre autres, il y a une bibliothèquevide, des balançoires hors d’usage depuis très longtemps… Déjà, en plus de ce que je vais mettre en place avec l’association ‘’Counda’’ pour mon pays, je pense que cet orphelinat peut faire l’objet de mes prochaines actions pour les enfants en Centrafrique.
CNC : Y-a-t-il une relation entre Miss-Centrafrique-France et Miss-Centrafrique Bangui ?
SS : Ma réponse à cette question est oui ! Que ce soit Miss-Centrafrique ou Miss-Centrafrique-France, on représente toutes les deux la Centrafrique. On est toutes les deux des sœurs qui montrent le bel exemple à notre génération et aux prochaines générations. On incarne les valeurs centrafricaines, et plus particulièrement les valeurs de la femme centrafricaine aux yeux du monde. Donc, je pense que c’est une obligation pour nous de rester unie dans cette tâche.
D’ailleurs, je suis heureuse de vous annoncer qu’à mon arrivée à l’aéroport, c’est la Miss Flora Ngahally Habiba (Miss-Centrafrique 2015) qui est venue m’accueillir. Je profite de votre colonne pour la remercier pour sa présence qui me réconforte sincèrement.
CNC : Miss Sabrina, vous venez de visiter votre pays après pratiquement trois années de soubresauts. Et clopin-clopant, le pays est en train d’organiser des élections dans des conditions toujours difficiles. Quelles en sont vos impressions en tant que fille de ce pays ?
SS : Cela me fait quand même plaisir qu’il ait des élections malgré tout. Parce qu’il est temps qu’on puisse passer à autres choses. Donc, la crise est désormais derrière nous et qu’on essaie de passer à d’autres choses, notamment de reconstruire notre pays.
Toutefois, je dois vous dire que j’ai le cœur serré à mon arrivée à l’aéroport à quel point, il y avait un site des déplacés juste à côté de l’aéroport. Ça fait quand même mal de voir son pays comme ça. Mais, en allant sur la route de Bouar, j’ai découvert le beau paysage de la Centrafrique, c’est un beau et merveilleux pays qui ne demande qu’à être exploité par nous-mêmes.
Je dis donc bonne chance au nouveau président de la République parce que je sais qu’il y a beaucoup à faire. Je suis optimiste que cela se fera. J’y crois parce qu’on a énormément de potentiel. Je pense que beaucoup de personnes y croient également comme moi.
CNC : Miss Sabrina Sabé, je vous remercie.
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