Des urnes de plastique sont empilées dans la cour, des dizaines d’enveloppes contenant les procès-verbaux des bureaux de vote posées sur les tables, les données recopiées à la main, une à une. Quand il ne faut pas tout réorganiser parce que les documents n’ont pas été remplis ou classés de manière appropriée. La compilation des votes s’annonce longue au Centre de traitement des données de Bangui, gardé par des Casques bleus.
C’est ici que tous les bureaux doivent rapatrier leurs résultats pour les scrutins présidentiel et législatif du 30 décembre. Le pays est vaste, ses infrastructures quasi inexistantes. Et les problèmes logistiques, combinés à une formation sommaire des agents électoraux, donnent lieu à des «cafouillages», confie une source qui suit le processus électoral. "La communauté internationale a poussé pour que ces élections se tiennent à tout prix avant la fin de l’année. Maintenant, il ne faut pas s’étonner si la désorganisation est immense, dit-elle. La seule chose que l’on peut espérer, c’est que cela n’entame pas suffisamment la crédibilité du scrutin pour entraîner de nouvelles tensions."
L’Autorité nationale des élections a commencé dimanche à annoncer des résultats partiels. Ceux-ci représentent actuellement environ 20 % du nombre total de procès-verbaux qui doivent être traités et proviennent en majorité de la capitale. Un candidat crée la surprise: Faustin-Archange Touadéra arrive en tête avec près de 97 000 voix. Il est suivi d’Anicet-Georges Dologuélé, l’un des favoris (56 000 votes), puis de Désiré Kolingba. Touadéra, candidat indépendant âgé de 58 ans etex-Premier ministre du président déchu François Bozizé, attend les résultats définitifs avant de s’exprimer. "Nous sommes en situation de crise, il faut montrer de la réserve", dit-il. Mais devant son siège, ses partisans le célèbrent déjà.