Le gouvernement centrafricain a affirmé mardi qu'il n'était "pas question" d'arrêter le processus électoral, alors qu'une vingtaine de candidats ont exigé son "arrêt" et dénoncé une "mascarade" à propos de la présidentielle du 30 décembre.
Plusieurs membres du gouvernement ont réagi à cette sortie, à commencer par le Premier ministre Mahamat Kamoun, qui a exhorté tous les candidats "à respecter (leurs) engagements dans l'intérêt supérieur de la nation", rappelant qu'ils avaient signé le code de bonne conduite "qui les astreint à certaines obligations de réserve".
"Les autorités de la transition et l'Union Européenne, l'Union Africaine, la CEEAC (Communauté économique des Etats d'Afrique centrale), la France, les Etats-Unis, la Chine, ont déployé des efforts considérables pour que ces élections soient libres, démocratiques et crédibles", a ajouté le chef du gouvernement centrafricain depuis la Primature à Bangui.
Il a appelé les Centrafricains "au calme, à la retenue, à la vigilance et à ne pas céder à la manipulation".
"Il n'est pas question (...) de stopper le processus électoral qui est lancé", a de son côté asséné peu auparavant le ministre de l'Administration du territoire, Modibo Bachir Walidou, lors d'une conférence de presse.
"Pour le moment, ce que l'on peut dire c'est que ces élections se sont bien déroulées", a-t-il affirmé.
Lundi, une déclaration commune signée par une vingtaine de candidats, soit deux tiers des candidats au premier tour de la présidentielle, a exigé "l'arrêt des opérations électorales", dénonçant "une mascarade", après la publication de résultats partiels donnant une avance confortable à un outsider, Faustin Archange Touadéra, proche de l'ex-président François Bozizé.
Portant sur environ 25% des votants, soit 557.747 voix, ces résultats du premier tour du 30 décembre confirmaient que le candidat indépendant faisait la course en tête devant plusieurs favoris, selon l'Autorité nationale des élections (ANE).
La France a appelé mardi tous les acteurs politiques centrafricains à "faire preuve de responsabilité". "Les contestations éventuelles doivent se faire selon les mécanismes prévus par le code électoral", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Romain Nadal.
La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion de la Séléka, à dominante musulmane, elle-même chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014.