Au départ, ils étaient une bonne trentaine. Aujourd’hui ils ne sont plus que deux. En effet, le premier tour de la présidentielle centrafricaine a rendu son verdict provisoire hier dans l’après-midi, créditant respectivement Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra de 23,78% et de 19,42% des suffrages exprimés. Sous réserve d’éventuels recours et in fine de la proclamation officielle des résultats par la Cour constitutionnelle, la finale de cette compétition démocratique opposera donc le leader de l’Union pour le renouveau centrafricain, Urca, favori du premier tour, car crédité par ailleurs de l’onction du KNK, parti de l’ancien président François Bozizé, à un outsider, candidat indépendant dont le parti, le KNK, a préféré apporter son soutien à… son rival. Derrière eux, Désiré Kolingba, le candidat du RDC, et Martin Ziguélé, crédités respectivement de 12,6 et de 10,8%.
Les urnes ont parlé, et il reste à espérer que tous entendront leur voix, que les perdants accepteront leur verdict et qu’à défaut ils utiliseront les voies de recours légales pour éviter le retour du chaos dans un pays qui en a trop souffert.
Rappelons que l’organisation du scrutin du 30 décembre, reporté à plusieurs reprises, aura été un véritable parcours du combattant. Et la compilation des résultats s’était révélée elle aussi si perturbée que 20 des 30 candidats en étaient même arrivés à exiger l’arrêt pur et simple du dépouillement, avec le risque de gripper définitivement une machine qui toussotait déjà, menaçant de caler au moindre accroc. Il est vrai que des urnes pleines échouées pêle-mêle dans la cour du principal centre de décompte, des procès-verbaux en vrac… sont un affligeant désordre qui ne faisait pas honneur à l’ANE, laquelle sera, malgré tout, parvenue à faire le job.
Reste donc à départager les deux finalistes en espérant que cette fois-ci les organisateurs mettront à profit l’expérience rudement acquise, de même que le temps qui leur est imparti, pour essayer de se rapprocher des standards acceptables en matière électorale.
H. Marie Ouédraogo