Après le temps court du jeu électoral, arrive toujours le moment plus long, du jeu de vérité !
Ils nous ont tous menti !
Pendant deux semaines de campagne, et pour certains plusieurs mois auparavant, voire de longues années avant l’échéance du 30 décembre 2015, ils nous ont menti. Ils nous ont tout dit. Ils ont rassuré leurs fidèles, attisé les espoirs de leurs militants, promis ciel et terre au peuple. Et selon toutes les probabilités, ils ne pouvaient pas perdre cette présidentielle. Leurs savantes démonstrations, aboutissaient toutes au même résultat, à une seule et même évidence : ils seront le prochain président.
A la vérité, que faisaient-ils ainsi ? Mentir. Mentir avec la conviction de dire la vérité. Mentir avec précision, mentir de bonne foi, mais mentir quand même. Après tout, ils ne faisaient que jouer leur rôle. Celui du politicien et plus encore du politicien centrafricain qui passe son temps à revêtir le mensonge des habits de vérité.
En la circonstance, rappelons nous que Georges Clemenceau avait prévenu : « on ne ment jamais tant qu’avant les élections…». Ce à quoi Charles Pasqua, reprenant l’expression d’Henri Queuille, a cyniquement répondu en disant : « Les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent ».
Venant de deux hommes politiques d’expérience et de caractère, ces affirmations relèvent-elles de la pédagogie ou de la perfidie ? A chacun d’en juger.
Et si les politiciens ont joué leur rôle, le peuple n’a pas négligé le sien ! Au jeu électoral des candidats, tous engagés pour ne pas perdre, le peuple a répondu par le jeu de vérité en désignant les vrais vainqueurs. Et le peuple ne ment pas !
Qu’on veuille nous faire croire que ceux qui ont gagné, ont menti ou volé, je réponds : les autres n’avaient qu’à mentir plus et voler plus, pendant qu’il était encore temps de voler et de mentir ! Les rideaux sont malheureusement tombés, et passons au second acte de cette belle comédie électorale que certains veulent transformer en tragédie populaire.
Le peuple ne se laissera pas massacrer une fois de plus pour satisfaire des ambitions malsaines et inassouvies.
Ton candidat a perdu ? Le mien aussi. Mais pourquoi ne faut-ils pas que les autres aient gagné ? La démocratie ne signifie pas que l’on soit tous des perdants. Surtout pas le peuple. Encore que s’il faille que certains gagnent, il faut que d’autres perdent ou acceptent de perdre ! Il y’a une vie après les élections.
Soyons fous et imaginons que la Cour Constitutionnelle de Transition en vienne à recaler soit Dologuélé, soit Touadera, ou même les deux à la fois. Quelle image la RCA va-t-elle à nouveau offrir d’elle-même pour ne pas dire de ses premiers pas vers la démocratie ? Que va-t-il se passer ? Je n’ose imaginer.
Jusques à quand la classe politique centrafricaine va-t-elle se moquer de la classe populaire ?
Alors, cher ami(e), si ton candidat a perdu, il en est de même pour le mien. Le premier acte a signé notre malheur, mais le second acte fera le bonheur de tout un peuple. Nos petites personnes ne valent pas les milliers de vies humaines déjà fauchées par la crise Centrafricaine. Alors…
ALLONS SEULEMENT !
Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö