Vingt-deux candidats ont obtenu la majorité absolue lors du premier tour des législatives en Centrafrique, laissant plus d’une centaine de circonscriptions en ballotage, alors que de multiples anomalies ont été relevées, selon des résultats provisoires.
Sur 140 sièges à pourvoir au parlement centrafricain, 118 circonscriptions (16 à Bangui et 102 en province) feront l’objet d’un second tour, les candidats arrivés en tête n’ayant pu obtenir de majorité absolue lors du scrutin du 30 décembre, qui s’est tenu en même temps que la présidentielle, a annoncé mardi soir l’Autorité nationale des élections (ANE).
Selon ces résultats surprenants, qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle, Anicet Georges Dologuélé, le candidat arrivé provisoirement en tête du premier tour de la présidentielle, est battu dès le premier tour des législatives dans la région de Bocaranga (nord-ouest), dont il est originaire.
Quant à Faustin Archange Touadéra, 2e au premier tour de la présidentielle, il est en ballotage favorable dans son fief de Damara (centre, 75 km au nord de Bangui).
De nombreuses anomalies entachent ces législatives et devraient entraîner des recours devant la juridiction suprême chargée de proclamer les résultats définitifs, a reconnu le rapporteur général, Julius Ngouadé Baba.
Ainsi, des bureaux de vote sont restés "ouverts le 31 décembre", lendemain du jour de scrutin, tandis que "dans certaines localités, des compatriotes ont voté uniquement pour la présidentielle parce que les bulletins de vote pour les législatives ne sont pas parvenus à temps".
De même, il y a eu de multiples "problèmes", notamment de photos, sur les bulletins de vote acheminés dans différentes circonscriptions.
Concernant enfin le traitement des résultats, "les procès-verbaux ne sont pas parvenus à 100% à l’ANE pour toutes les circonscriptions électorales". Et quand ils y sont parvenus, "certaines données n’ont pas pu être prises en compte, parce que les procès-verbaux et feuilles des résultats sont tout simplement inexploitables" a déploré le rapporteur général.
Dans la perspective de possibles contestations, l’ANE "attend donc la décision que prendra éventuellement la Cour Constitutionnelle de transition, seule juge de la régularité des opérations électorales, pour organiser des élections partielles dans les localités concernées", a conclu M. Ngouadé Baba sans préciser lesquelles.
Le second tour de la présidentielle et des législatives est prévu le 31 janvier.
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