Qu'attend-on des politiciens, de la démocratie, des bulletins de vote et des lois de la bonne gouvernance électorale quand on vit à Birao (Centrafrique) ou à Gouré (Niger) ?
Dans ces deux pays classés parmi les six plus pauvres de la planète et qui tous deux sont confrontés en ce début de 2016 à des scrutins présidentiels tendus, s’en tenir au théâtre d’ombres qu’offrent les capitales est assurément trompeur. Là où se croisent les diplomates, les ONG, les observateurs et les journalistes de passage, là où se concentrent les attributs du pouvoir, l’Administration, les partis politiques et l’embryon de population connectée sur le reste du monde, la pièce qui se joue en période électorale est conforme à ce que l’on attend d’elle. À Niamey comme à Bangui, on tient meeting, on confectionne affiches et tee-shirts, on calcule les temps d’antenne sur les médias, et les candidats déroulent leurs programmes dans un langage parfaitement calibré, compatible avec les exigences des bailleurs de fonds et de leçons venus du froid.
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