Si la mesure se concrétise, elle met un terme à une présence militaire française en Centrafrique depuis décembre 2013
Au cours d’une cérémonie d’échanges de vœux aux armées, le chef de l’Etat français, François Hollande, a salué la bravoure de ses soldats engagés en RCA pour, a-t-il dit, empêcher les massacres. "Les élections ont eu lieu et nous pourrons donc nous désengager maintenant rapidement. En République centrafricaine, la force Sangaris- elle doit en être fière- a contribué à apporter la stabilité après avoir empêché les massacres", a déclaré François Hollande, le 14 janvier dernier, à l’école Saint-Cyr de Coëtquidan, en Bretagne.
La mission de l’opération Sangaris, initialement de courte durée, vise à mettre un terme à la spirale de violences intercommunautaires qui a suivi le renversement du régime de François Bozizé par les rebelles de la Séléka, en mars 2013. "Les soldats français ont permis à la RCA qui, il y a trois ans, était déchirée par une guerre civile, d’élire démocratiquement le futur président", s’est réjoui le président français. Plus de 2000 soldats au départ, la force française Sangaris a réduit ses effectifs à quelque 900 militaires dans le pays.
Même si Paris se félicite de la mission accomplie par ses soldats en RCA, l’opération Sangaris aura laissé des stigmates insurmontables au sein de la population centrafricaine, notamment chez les mineurs. Nonobstant, les accusations liées à la partialité des troupes sur le terrain, les éléments Sangaris se sont rendus coupables d’agressions sexuelles sur des fillettes centrafricaines. En effet, fin avril 2015, un quotidien britannique, The Guardian, révèle un rapport d’enquête portant sur des agressions et abus sexuels commis à l’encontre des mineurs âgés de 8 à 12 ans. Les faits imputables aux soldats français, se sont alors produits sur un site des déplacés à Bangui début 2014.
Le même rapport aurait été transmis en juillet 2014 aux autorités françaises par un membre suédois du HCDH, Anders Kompass, choqué par l’inertie de sa hiérarchie. Les mêmes abus ont été commis dans d’autres localités par d’autres contingents présents dans le pays, à l’encontre des populations vulnérables meurtries par la guerre civile. Malgré les déclarations et l’annonce des mesures, rien de concret n’a été fait pour punir les auteurs de ces crimes. Les victimes composées en majorité des mineurs, sont parfois abandonnées à leur triste sort.