Les ex-Séléka cantonnés au camp Beal à Bangui menacent de faire exploser la poudrière de ce camp. Ces éléments sont remontés contre la décision leur demandant de quitter le camp.Les ex-Séléka du camp Beal sont sortis ce matin armes en main, pour dire non à l’idée de leur départ du camp sans aucun soutien. Ces derniers menacent depuis lundi soir d’exploser la poudrière du camp. Un de ces éléments à confié à Centrafrique Libre qu’ils ne peuvent pas quitter le camp sans que les mesures d’accompagnement leur soient données « nous avons été contactés ici dans le but de laisser le camp à la disposition des forces internationales. Nous ne sommes pas radicalement opposés à cette idée sauf qu’on nous a promis les mesures qui devraient accompagner ce départ. C’est pour cela que la base a décidé de monter au créneau » a expliqué cette source.
Selon des sources concordantes, ces ex-Séléka ont placé des mines tout autour de la poudrière où se trouveraient encore de gros engins. « Nous avons pris les dispositions nécessaires. Notre objectif c’est d’exposer la poudrière. Nous sommes déterminés à poser cet acte afin de mourir en martyrs comme tous ceux qui sont dans l’entourage ici. Nous donnons trois jours aux autorités de la transition pour nous donner des réponses sinon, le secteur va être à feu » a confié un des leaders des Séléka du camp Beal.
Les ex-Séléka réclament en fait des mesures d’accompagnement avant leur départ du camp « lorsque OIM transfère les combattants, c’est une somme de 10000 Fcfa qui est remise à chacun avec un petit kit après plus rien, ils sont abandonnés à la merci de la nature. C’est le même procédé. Pour l’instant, il faut au moins 500000 Fcfa par combattant avant notre départ sinon on met le feu » a expliqué un autre leader rencontré au camp Beal.
Les Antibalaka ont envoyé des documents aux particuliers et aux structures étatiques qui se trouvent dans l’entourage du camp pour les avertir de cette menace. Dans ce document, les ex-Séléka ont expliqué leur plan d’explosion tout en demandant aux gens de quitter les lieux. Selon des sources bien informées, la Sangaris a fait une descente au camp pour mesurer l’ampleur des dégâts au cas où cette explosion venait à être déclenchée. La prévention de la Sangaris indique que si cette explosion se déclenche, les dégâts atteindraient l’hôpital communautaire situé en bas, la primature, le camp Fidèle Obrou, les 200 villas ainsi que les quartiers environnants.
La Sangaris contactée a confirmé cette prévision. « Il est vrai que nos équipes sont descendues sur le terrain et ont fait une prévision au cas où ces Séléka mettaient en exécution leur plan d’explosion » a confirmé un officier de la Sangaris joint dans la journée par Centrafrique Libre.
Le gouvernement contacté n’a pas souhaité commenter cette situation. Les leaders de la Séléka n’ont pas été disponibles pour se prononcer sur la réaction de leurs éléments du camp Beal. mais il faut dire que les combattants de la Séléka du camp Beal ne sont pas contrôlés par les leaders officiels du mouvement depuis la scission de Brazzaville. ce sont pour l’essentiel, les ex-Séléka chrétiens qui se trouvent dans ce camp.
Depuis la menace d’explosion de la poudrière, le secteur où se trouve le camp est timide. Il y a eu plusieurs départs à cause de cette situation.
Diane LIGANGUE