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Processus de Kimberley : incapables d’assurer la transition, les autorités veulent la levée d’embargo
Publié le mardi 11 novembre 2014  |  Corbeau News Centrafrique
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Si la République centrafricaine est condamnée à subir la sanction du processus de Kimberley auquel elle est adhérée et membre permanent, c’est parce que le gouvernement centrafricain a perdu sa crédibilité de l’existence des rébellions dans le pays. En évidence, des zones de chantiers miniers dans les régions du nord-est du pays relèvent de manque d’efficience, de sureté et de sécurité. Ce qui a donné une opportunité aux différentes formations rebelles centrafricaines d’émerger et de sévir en terrorisant les populations environnantes, et d’envisager la prise de pouvoir par les armes.

En 2002, l’ancien président déchu en2013 par un autre chef rebelle en la personne de Michel Djotodia, le général François Bozizé a constitué sa rébellion dans l’extrême-nord du pays au sud du Tchad pour mettre le cap sur Bangui afin de destituer Ange-Félix Patassé, un président démocratiquement élu. Ce dernier aurait certes fait une proposition juteuse en termes de compensation des diamants qui font partie des meilleurs diamants du monde pour pouvoir bénéficier des armements lourds des mains de ses partenaires cyniques, ennemis de la République centrafricaine, et surtout quand on sait que la rébellion de Bozizé à un moment donné voulait faire de la reculade à cause de la pénurie de ration alimentaire au sein de la meute.

Ayant le pouvoir en 2003, François Bozizé était plus affairiste avec l’ensemble de son clan qu’un homme d’Etat qui, compte tenu de sa prérogative devait s’occuper du développement du pays et du bien-être de son peuple que de courir aveuglement derrière l’enrichissement illicite dont il et la bande en est victimes aujourd’hui après avoir perdu le pouvoir.

En 2012, l’autre chef rebelle sanguinaire qui s’est emparé du pouvoir en 2013 en faisant fuir honteusement le général d’armée François Bozizé s’est bel et bien frotté les mains sur le terrain du nerf de la guerre. Les zones minières revenaient aux différents groupes rebelles dont Michel Djotodia qui n’est qu’un civil aguerri à la charge. C’est à cette époque-là que la République centrafricaine, membre du processus de Kimberley a perdu sa place au sein de l’institution puisque les diamants centrafricains ne sont exploités que par des bandits de grand chemin qui sont les chefs de guerre et vendus en Arabie Saoudite, à Qatar, au Koweït et bien d’autres pays islamique de l’Orient, principaux bailleurs de la coalition séléka de Michel Djotodia en armes pour paralyser le système démocratique et fragiliser l’économie du pays alors que le taux de croissance en 2008 était apprécié par les institutions internationales de Bretton Woods quand bien même qu’il y a eu la crise internationale qui a frappé l’Europe de plein fouet et que les pays du sud n’étaient pas du tout épargnés. Conséquences : il y a eu baisse du taux de croissance et le mondial numéro 1 d’énergie, AREVA, a fermé les chantiers d’Uranium de Bakouma. Le fruit d’exploitation d’uranium centrafricain n’a pas profité au peuple qui tire le diable par la queue et ne sait plus à quel saint se vouer. Seul François Bozizé et les siens s’en aient bourré la poche avec les 18 milliards Fcfa d’AREVA, somme déclarée officiellement par le DG de la firme à Bangui lors d’une conférence de presse. Selon certaines informations, François Bozizé et son puissant ministre d’Etat des mines à l’époque, Sylvain Ndoutingaï, auraient perçu 24 milliards de Fcfa.

Après la fuite de François Bozizé et des éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) dans la nature, les zones riches en diamant et or ne sont exploitées que par les éléments rebelles de la coalition séléka et leur chef au pouvoir Michel Djotodia durant les neuf (9) mois de règne au pouvoir. Les diamants centrafricains sont déclarés diamants de guerre et la RCA suspendue du processus de Kimberley. Beaucoup des bureaux de diamant ont mis la clé sous paillasson et les artisans miniers sont tombés dans un système esclavagiste. Les tenants du régime illégitime et illégal de transition que présidait Djotodia s’enrichissent sauvagement et c’était aussi l’occasion pour eux de rembourser progressivement les fonds crédités par les pays islamiques de l’Orient pour entretenir la rébellion jusqu’à la chute du général François Bozizé.

Le ministre d’Etat des mines de l’époque qui est le cousin de Michel Djotodia, Herbert Gontran Jonon-Ahaba, sur instruction de ce dernier, prenait des contacts avec les forces vivent de la nation et la société civile, notamment la presse nationale pour défendre leurs intérêts et celui de leur gouvernement corrompu auprès du processus de Kimberley. Des réunions se tenaient dans l’une des salles de conférence de l’hôtel Ledger Plazza. J’en ai pris part. Le secrétaire technique permanent était chargé de corrompre la presse nationale et surtout privée à travers une liste circulaire pour que les médias se passent pour le défenseur du diable. Je m’en ai opposé puisque je n’ai pas signé cette fameuse pétition. D’ailleurs je ne suis pas le seul puisque j’ai saisi la présidence de l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA) et celle du GEPPIC (Groupement des Editeurs de la Presse Privée de Centrafrique). Une assemblée générale extraordinaire conjointe a été convoqué et on en a débattu. Il en ressort la non-participation des médias à ce calcul politicien pour des intérêts égoïstes et personnels des membres du gouvernement. On s’en est opposé catégoriquement puisque ce n’était pas le rôle de la presse.

Le gouvernement actuel de cette transition dirigée par Catherine Samba-Panza qui n’est pas à la hauteur de sa tâche est en train de vouloir emprunter le plus mauvais chemin pour exterminer le peuple centrafricain qui a déjà trop souffert en demandant la levée d’embargo alors que sa mission première est de sécuriser le peuple centrafricain, ramener la paix et organiser les élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Lever l’embargo alors que les séléka et les antibalaka ont bel et bien occupé chacun des zones minières au nord-est et au sud-ouest du pays, c’est préparer les obsèques officielles des populations centrafricaines pour qu’on ne parle plus de la République centrafricaine puisque ces groupes armés non conventionnels jusque-là non désarmés seront plus puissants et vont repartir à la conquête du pouvoir par les armes. ça serait le véritable génocide. Si Kimberley qui ne contrôle plus le marché des diamants centrafricains veut bien aider le peuple centrafricain à retrouver sa paix d’antan et la sécurité, il serait mieux de ne pas répondre aux vœux d’un gouvernement corrompu et tueur.

Pierre INZA
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