Quelques jours après la signature d’un accord de cessation des hostilités entre les groupes, ces institutions ont aussi organisé le transfert des ex-combattants du camp RDOT
Une opération de désarmement et de transfert des éléments de l’ex-Séléka est en train de s’organiser sur le site du camp RDOT, à la sortie nord de Bangui. Ceux des éléments armés qui accepteront volontairement de rendre leurs armes recevront en contrepartie une formation de deux semaines et seront transférés dans leurs familles respectives. Cette opération devrait durer plusieurs semaines et n’en est qu’à ses premiers pas. Lors d’une visite au camp, nombreux étaient les ex-Séléka à avoir volontairement remis leurs armes et à se rendre disponibles pour la formation et le transfert vers leurs milieux d’origine. Des roquettes, kalachnikovs et munitions ont été remises à la MISCA qui supervisait les opérations.
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Surprise, acceptation et soulagement, tels sont les sentiments qu’ont exprimé ces combattants en commentant cette récente opération. Un officier de l’ex-Séléka, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, explique que «subitement, les gens de l’OIM sont débarqués et ont commencé à désarmer ceux d’entre nous qui acceptent volontairement de rendre leurs armes. Après le désarmement, ils subiront une formation avant de se faire transférer dans le nord.» «Présentement sur le site de RDOT, nous assistons au début du départ des éléments de l’ex-coalition vers leurs communautés respectives. C’est entre le gouvernement centrafricain, l’OIM et l’ex-coalition Séléka que le projet a été conçu», dit un autre officier.
Il se dit satisfait de ces opérations, «parce que le processus complet de DDR reste encore très loin et il serait préférable de rapatrier les éléments de l’ex-coalition Séléka vers leurs milieux d’origine en attendant les discussions qui doivent avoir lieu entre le gouvernement centrafricain et la communauté internationale»
Abdoulaye Isseine, un des leaders de l’ex-Séléka joint à Brazzaville, a dit être «au courant de ce qui se passe au camp RDOT, et c’est un désarmement volontaire. De notre côté, nous attendrons le désarmement planifié. Mais que celui qui est fatigué et qui veut désarmer, désarme. Que ceux qui ne veulent pas attendent quant à eux le DDR. La démarche a été entreprise depuis longtemps.»
Giuseppe Loprette, chef de mission de l’OIM, a expliqué au RJDH les différentes phases de cette opération. Il note que ces opérations s’effectuent en amont du processus de DDR. «Nous sommes effectivement en train de mettre en œuvre un projet financé par l’ONU et auquel sont parties prenantes le gouvernement de transition et l’OIM. Après la première phase, qui consiste à enregistrer les combattants, nous procéderons à une formation à la citoyenneté. En contrepartie, les combattants recevront un paquet dont la composition n’est pas encore totalement définie. Ils recevront de la nourriture et des vêtements civils.» Le RJDH a tenté en vain de joindre le gouvernement pour avoir leur version des faits. La MINUSCA s’est de son côté dite ne pas être prête à commenter la situation pour le moment. Cette opération intervient quelques jours après la signature d’un accord de cessation des hostilités entre les groupes, qui est pourtant resté muet sur la question du désarmement.