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Le Programme Alimentaire Mondial avertit que la moitié de la population en République Centrafricaine souffre de la faim
Publié le jeudi 21 janvier 2016  |  Africa N°1
Elisabeth
© Autre presse par DR
Elisabeth Byrs, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM)
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D’après une récente évaluation de la sécurité alimentaire en situation d’urgence (EFSA en anglais), menée par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et ses partenaires, la moitié de la population en République Centrafricaine (RCA), soit près de 2,5 millions de personnes, souffre de la faim.
Le conflit en cours et l’insécurité ont détérioré drastiquement les niveaux de sécurité alimentaire : le nombre de personnes souffrant de la faim a presque doublé en un an.
« Trois années de crise ont conduit les familles à épuiser graduellement toutes leurs ressources, alors que l’insécurité et les déplacements perdurent. Les familles ont été forcées si souvent de vendre ce qu’ils possèdent, retirer leurs enfants de l’école, même recourir à la mendicité, qu’elles ont épuisé toutes leur ressources. Les gens se retrouvent sans rien, » a déclaré Guy Adoua, Directeur adjoint du Bureau pays du PAM en RCA.
Une personne sur six souffre d’insécurité alimentaire sévère ou extrême et ne sait pas d’où viendra son prochain repas, tandis que plus de 35% de la population souffre d’insécurité alimentaire modérée.
« Le PAM est extrêmement préoccupé par ces niveaux alarmants de faim. Non seulement les gens n’ont pas suffisamment de nourriture pour manger, mais ils sont aussi obligé de consommer de la nourriture à bas prix et à faible teneur en éléments nutritifs, ce qui n’est pas suffisant pour couvrir leurs besoins nutritionnels, » a ajouté Adoua.
Le rapport montre que la récolte de 2014-2015 était maigre et que les prix des denrées alimentaires restent élevés. Les agriculteurs n’ont pas été capables de cultiver leurs champs en raison de l’insécurité. Des centaines de milliers de personnes ont été obligées de fuir leurs maisons et d’abandonner leurs champs et leurs moyens de subsistance.
Les affrontements violents qui ont éclaté en septembre 2015 ont par ailleurs provoqué de nouveaux déplacements. Près d’un million de personnes sont toujours déplacées en RCA ou à la recherche d’un refuge dans les pays voisins.
Le rapport recommande de poursuivre l’assistance alimentaire d’urgence pour les familles déplacées et retournées et l’assistance alimentaire et technique pour rétablir les moyens productifs des agriculteurs, la création de filets de sécurité par le biais de programmes tels que le programme de cantines scolaires et le soutien à la réhabilitation des infrastructures par le biais d’activités « vivres contre travail ».
Le PAM fournit une aide alimentaire d’urgence et un soutien nutritionnel aux personnes les plus vulnérables et joue un rôle crucial dans le soutien des efforts de récupération. Les programmes du PAM axés sur des transferts monétaires en espèces, d’achats de produits locaux pour des repas scolaires pour des milliers d’enfants contribuent à stimuler l’économie locale et les moyens de subsistance des gens.
« Nous devons continuer d’aider les personnes les plus vulnérables à survivre, mais devons aussi nous concentrer sur l’ensemble de la population pour que la population en RCA puisse reprendre ses forces et rétablir sa résilience, » a conclu Adoua.
En décembre 2015, le PAM a aidé près de 400000 personnes à travers des distributions générales de nourriture, des transferts monétaires en espèces, un soutien nutritionnel, des repas scolaires et des activités « vivres contre travail ».
Le PAM nécessite un soutien urgent afin de continuer à fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle aux personnes déplacées et aux communautés vulnérables, ainsi que pour soutenir les efforts de la population à se reconstruire, dans la mesure du possible. Un montant de 41 millions de dollars est nécessaire pour que le PAM puisse répondre aux besoins urgents jusqu’à la fin du mois de juin en RCA et dans les pays voisins accueillant des réfugiés centrafricains. Actuellement, le PAM est seulement financé à hauteur de 45%.
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