L’Etat légal ou selon la terminologie à la mode « l’Etat de droit » est un Etat qui agit dans le strict respect de la règle de droit. La légalité étant bien entendu un système dans lequel tous les actes à portée générale sont non seulement « sources de légalité », mais sont eux-mêmes « soumis à la légalité » (Constitution, Lois ordinaires, organiques, Décrets, Arretés, Décisions etc.). Ainsi, l’Etat ou les Pouvoirs publics qui décideraient d’évoluer en dehors dudit système prendraient inéluctablement le risque de conduire le pouvoir Etatique lui-même « pouvoir de droit, originaire et suprême » vers l’anarchie et l’inconnu… La question fondamentale qui se pose ici est de savoir si la Centrafrique dans les tourments de l’incertitude post-électorale dans laquelle elle se trouve actuellement, saura se démarquer de ce carcan conceptuel de République dite « BANANIERE » pour apparaitre aux yeux de l’opinion tant national qu’international avec les oripeaux plus flatteurs d’Etat de droit ? La question demeurent posée et la Cour Constitutionnelle de Transition avec ses Hauts Magistrats imbus justement du droit a ici une occasion en or et une voie royale pour conduire le peuple centrafricain vers cet idéal de légalité faisant tant défaut dans de nombreux pays du Continent africain.
Dernier rempart de la DEMOCRATIE et de DAME JUSTICE, les regards sont rivés sur cette auguste institution étatique appelée à dire le droit, rien que le droit, en rétablissant la stricte « vérité des urnes » respectant ainsi les suffrages véritablement exprimés par le peuple centrafricain pour le choix de ses dirigeants. Un éminent universitaire, Monsieur Jean François AKONDJI-KOMBE, Professeur de Droit à la Sorbonne, Président de l’IPAP, invité de « DIASPORA » disait ceci, je cite : « Nous avons besoin d’une rupture. Il faut rompre avec les habitudes du passé ! Je comprends qu’il y a des difficultés d’ordre politique, juridique, mais l’élément essentiel de ces élections ce sont les Centrafricains qui se sont levés pour ces élections et la seule voie acceptable est celle de la Cour Constitutionnelle. Je considère comme étant une insulte aux centrafricains lorsqu’on agite le spectre du chaos si jamais on n’est pas élu ; personne n’est propriétaire de ce pays à la place des centrafricains ». Fin de citation ! Voilà une stricte vérité claire et limpide comme l’eau de roche…
Il parait ici fondamental de combattre avec la dernière énergie possible la « CULTURE DE LA FRAUDE, DE LA TRICHE et de L’IMPUNITE ». Il s’agit donc d’opérer en l’espèce, en nous joignant au Philosophe Français Gaston BACHELARD, « UNE RUPTURE EPISTEMOLOGIQUE » avec les fâcheuses habitudes du passé. Aucun centrafricain et de surcroit aucun « INTELLECTUEL » digne de ce nom ne saurait cautionner de telles pratiques, de telles fuites en avant, s’agissant de la destinée, de l’avenir de tout un peuple.
Le choix des centrafricains quel qu’il soit, vise justement la désignation d’un homme rigoureux ou d’une femme rigoureuse (pourquoi pas ?) pour aider à mettre un terme à des pratiques illicites d’un autre âge et surtout un compatriote à même de conduire la Centrafrique vers des horizons meilleurs.
Puisse Dieu Tout-Puissant et miséricordieux accéder aux pleurs du peuple centrafricain meurtri, mais également le Pouvoir de Transition et la Communauté internationale de tout mettre en œuvre pour PROTEGER les membres de la Cour Constitutionnelle qui ont la LOURDE RESPONSABILITE de rendre justice à la vérité et à la PATRIE, gage d’une fin de Transition apaisée.
THOMAS TATENE-LA-MBITENE