A quelques jours du second tour des élections présidentielles, la température électorale monte d’un cran au sein des écuries des deux finalistes. A Bangui et dans l’arrière-pays, le candidat Anicet Georges Dologuelé conforte sa position de tête de liste du second tour grâce à l’appui inconditionnel de ses alliés. Du jour au lendemain, de nombreux QG de Touadera au quartier Gbafio à Boy-Rabe se sont rebaptisés URCA. Il en va de même pour la plupart des Comités de soutien dudit candidat à Damala. Apparemment, le bureau exécutif du KNK est déterminé à rassembler contre vents et marées tous ses militants derrière le candidat de l’URCA. Comme si cela ne suffisait pas, le KNK se déploie progressivement dans les circonscriptions où le candidat Faustin Archange Touadera avait fait des scores considérables. Ce déploiement viserait-il à siphonner au maximum les voix de ce dernier ?
Sur le terrain, de nombreux militants du KNK racontent qu’ils n’étaient pas au courant de l’accord URCA-KNK. Ils vont jusqu’à dire que les proches lieutenants de Touadera leurs avaient demandé de voter pour lui sous prétexte qu’il est l’unique candidat du parti et qu’il avait l’appui indéfectible de l’ancien président François Bozizé. C’est grâce à cette confusion entretenue par les proches de Touadera qui lui aurait permis de recueillir d’importantes voix dans les bastions du KNK. Aujourd’hui, le parti travailliste voudrait coute que coute mettre fin à la confusion et clarifier davantage sa position. C’est ainsi, que le KNK s’insurge contre le fait que le candidat Touadera s’approprie à un certain niveau le bilan positif du président Fondateur François Bozizé. Certains cadres du KNK s’apprêtent même à croiser le fer de la transparence avec l’équipe de Touadera sur le paiement des salaires à terme échu durant son passage à la primature. Au siège du KNK, les paroles sont de plus en plus moins agréables à l’endroit de Touadera. Certains cadres du parti vont jusqu’à dire que Touadera ne jouait qu’un rôle de figurant à la primature. Ils renchérissent leur constat en précisant que son autorité était tout le temps mis à mal par le ministre d’état Sylvain Ndoutingaï et bien d’autres ministres influents du système. Selon certaines indiscrétions, toutes ses propositions étaient constamment battues en brèche par la plupart des ministres-cadres de son propre gouvernement. D’autres membres influents du parti laissent entrevoir qu’il était un premier ministre sans pour autant l’être en réalité. Pourquoi n’avait’il donc pas démissionné ? C’est pourquoi, il serait souhaitable que tous ses dires soient d’abord prouvés et ensuite démontrés lors de la prochaine campagne électorale du second tour. Le jeu reste totalement ouvert et le deuxième tour est une autre élection. En attendant que les choses prennent corps sur le terrain électoral, nous continuerons à brandir les mots contre les maux.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE