BANGUI — Soit la MINUSCA se moque des centrafricains, soit elle est vit hors sol en Centrafrique.
Remettre 28 armes légères (des AK 47 et de Type 56) et 1 500 munitions, c’est un événement national ?
Très fièrement, voici le communiqué de la MINUSCA à propos sur son site :
“La Compagnie Nationale de Sécurité (CNS) de la Police nationale et le Groupe de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN) sont entrés en possession de 28 armes légères (des AK 47 et de Type 56) et de 1 500 munitions, ce vendredi 22 janvier 2016, au camp de Roux, à Bangui. C’était à la faveur d’une activité de rétrocession d’armes par la Section de la Gestion des armes et des dangers explosifs (UNMAS) de la MINUSCA.
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Une activité de la même nature avait eu lieu le 24 décembre, au cours de laquelle 30 armes ont été rétrocédées à l’autorité publique centrafricaine par le biais des deux entités que sont la Police et la Gendarmerie.
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Pour la cérémonie de ce 22 janvier, la Compagnie Nationale de Sécurité de la Police était représentée par le Capitaine Bienvenue Zokoue, tandis que le Groupement de Surveillance et d’intervention de la Gendarmerie l’était par le Capitaine Stanislas Konga.
Le Chargé de Programme de l’UNMAS, Jad Fahd, a expliqué que cette activité « entre dans le cadre du renforcement des forces de sécurité intérieures tel qu’inscrit dans le mandat de la MINUSCA »
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Les 28 armes, toutes fonctionnelles, ont été vérifiées par les deux entités de sécurité intérieures présentes et ont été récupérées par elles au terme d’une procédure fort simple qui aura réuni officiers de l’UNMAS et du Comité des sanctions et forces de sécurité intérieures.
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Il convient de souligner que la demande d’exemption relative à la rétrocession d’armes est formulée par les autorités nationales à l’adresse de la MINUSCA qui la traite et la transfère au Comité des Sanctions, créé par la Résolution 2127(2013) concernant la République centrafricaine. Lorsque cette demande est approuvée par le Comité des sanctions, le processus de rétrocession se met en route, non sans être soumis à la mise en œuvre d’un certain nombre de recommandations techniques en matière de gestion et de contrôle des armes. Par ailleurs, un processus de contrôle-qualité est mis en place qui inclut des contrôles aléatoires qui sont conduits par les équipes de l’UNMAS, de la Section Réforme du secteur de la Sécurité (RSS) et de la MINUSCA.
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De plus, afin de vérifier qu’aucun des membres concernés de la CNS et le GSIGN n’ont été impliqués dans des violations des droits de l’homme, la section des droits de l’homme de la MINUSCA a comparé la liste des noms des deux unités FSI avec celles de la base des principes de la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme. Finalement, les deux unités ont fait l’objet d’une procédure de vérification simplifiée.
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Cette procédure a entraîné un contrôle approfondi sur le livret (livret matricule) pour chacun des éléments par le personnel de la MINUSCA avec l’assistance technique de l’Union Européenne. Ce livret contient des détails sur les transferts et formations de chaque élément au sein de la police ou de gendarmerie tout au long de leur carrière. Dans son mandat de fournir un appui à l’accréditation et la certification (vetting) des forces de sécurité nationales, un spécialiste du « vetting » international a visité la RCA afin de consulter les mesures déjà entreprises.
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Rappelons que la MINUSCA a, entre autres, pour mission, d’assister les autorités de transition dans le montage des opérations visant à interpeller des éléments dont les agissements contribuent à la détérioration de l’environnement sécuritaire. A cet effet, elle accompagne la demande des autorités nationales dans la formulation et l’obtention du réarmement des deux unités de sécurité que sont la Police et la Gendarmerie.”
Mais de qui l’ONU se moque-t’elle avec cette plaisanterie ?
Ce sera avec 28 fusils dépassés que la RCA va retrouver sa sécurité intérieure ?
A chacun de juger.