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Centrafrique : Elections “Banana” les contours d’une mascarade démocratique
Publié le samedi 23 janvier 2016  |  LNC
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SAN FRANCISCO — Le tonitruant Julien BELA, rédacteur en chef du quotidien “Centrafric Matin” écrivait fièrement dans une de ses récentes productions que : ” Depuis l’indépendance, il n’y a eu qu’une seule élection démocratique en RCA. Celle qui a élu feu président Patassé au pouvoir en 1993. Tous les autres ne sont que des simulacres d’élections.”
Ce qui est entièrement faux !

Le confrère devrait d’avantage s’informer.
IL N’Y A JAMAIS EU D’ELECTIONS LIBRES ET DEMOCRATIQUES EN CENTRAFRIQUE.

Ange-Félix Patassé fut “posé” au pouvoir par la France en 1993.
“Patassé c’est un moindre mal” disait Paris.

Pratique courante de la puissance coloniale depuis la pseudo-indépendance du Centrafrique.
A l’image du Gabon, les élections ont toujours été biaisées dans ce pays par PARIS.
ALLONS SEULEMENT !
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Jean-Serge Bokassa

Préalablement, comble de la manipulation, les centrafricains devaient considérer un nouveau texte de la Constitution.
Ils “l’adopteront” sans même l’avoir lu.
Fait qui n’avait pas semblé troubler les observateurs internationaux.

Officiellement, les centrafricains auraient participé à 72% au premier tour de ces élections présidentielles.
Un chiffre absolument invérifiables, mais c’est officiel.
Dès lors, du côté des “Officiels” de la communauté internationale, tout le monde est content.
Et surtout, ne pas y regarder de trop près : “Tout s’est à peu près bien passé.”

Mais voilà, des esprits grincheux d’y trouver à redire.
A commencer par Jean-Serge Bokassa, parlant de “pratiques sous-marines en cours qui n’honorent aucune puissance.”
Hassan Diop pour RFI de s’interroger :

« d’où viennent les grands moyens de Dologuélé, les véhicules 4X4 neuf flambants qu’il a vus durant la campagne ? »

Qu’importe, Dologuélé avec ses puissants moyens est arrivé en tête du premier round électoral, c’est l’essentiel.
Le clientélisme a fait feu de tous bois.
Et Martin Ziguélé qui se voyait déjà Roi de la savane d’être KO debout !

Lui ne disposait pas des moyens de Dologuélé pour arroser les électeurs.
Et encore moins de l’infâme soutien de Jeune Afrique via François Soudan.

Bien sûr que non ces élections ne se sont pas bien passées.
Il y a eu dans le pays des milliers de cas de truquage et de bourrage d’urnes.
Des listes pas à jour dans de nombreux bureaux, des inscriptions d’électeurs le jour même du vote, etc….
A partir de là, de s’étonner que les déçus protestent ?
rapporteur-gc3a9nc3a9ral-de-lane-640x336Selon le Code Electoral à la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT), il faut un maximum de 15 jours pour proclamer les résultats.
Ce aurait dû être hier, vendredi 22 janvier 2016.
Mais voilà, contre toute attente la CCT vient de prolonger de trois jours l’attente, jusqu’au 25 janvier 2016 à 10 heures.

Problème, selon les candidats déchus, Martin Ziguélé en tête, près de 240.000 bulletins de vote n’auraient pas été comptabilisés par l’A.N.E, l’Autorité en charge de ces élections.
Mais déjà, pour Le Rapporteur de l’Autorité Nationale des Elections, Julius Gouadé Baba

“Les résultats reflètent la réalité du terrain [..] Les bulletins réclamés par les contestataires ont été annulés parce que mal remplis.”

Alexandre N’Guendet, le Président du CNT de surenchérir : “Ce qui est acquis est acquis”.
Circulez, il n’y a rien à voir, les contestataires de se taire.

Dès lors, l’opinion du Conseil Constitutionnel est déjà par avance connue.
Cela, essentiellement pour des raisons politiques et non juridiques.

Si le Conseil Constitutionnel s’amusait à remettre en cause les résultats des élections pour par exemple fraudes massives, cela impliquerait de retourner aux urnes.
Or la RCA, sans moyens, ne peut se le permettre.

Il faut boucler cette affaire au plus vite, car les rares bailleurs internationaux de la RCA sont impatients.
L’opinion du Conseil Constitutionnel ne sera qu’avis de “godillot”, instrumentalisé par des forces qui le dépassent.
TOUADERA VS DOLOGUELE

Sans faux suspense, les choses vont dans le sens d’un duel d’anciens premier ministres, à savoir Faustin Touadera et Anicet Dologuélé.
Et le cocu de l’affaire, ce sera Ziguélé, lui qui a joué le jeu démocratique.
Bien mal l’en prit.
Deux profils antinomiques.
Touadera se positionne sur le retour de la sécurité dans le pays, tandis que Dologuélé de fantasmer sur des autoroutes à péages. A chacun ses priorités.

Mais qu’est-ce qui changera globalement avec l’un ou l’autre ?
Pas grand chose, car ni l’un, ni l’autre n’a les moyens de sa politique.
Et qu’ils le veuillent ou non, le président élu ne sera qu’un fantoche de plus au pouvoir en République centrafricaine.

On vote quand au fait pour le second tour ?
Programmé pour le 31 janvier 2016, rien n’est moins sûr.
L’A.N.E doit encore reconsidérer la chose selon Julius Gouadé Baba.
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