Décidemment, la République centrafricaine n’est pas prête de sortir de l’auberge. Et pour cause! Avec l’annulation du premier tour des élections législatives péniblement organisées le 30 décembre dernier, le bout du tunnel de la transition vient de s’allonger encore de quelques semaines.
Même si le processus électoral a été sauvé du côté de la présidentielle, dans l’attente du second tour, force est de constater que l’accord sur la date du scrutin n’est pas encore acquis. Selon le calendrier initial de l’Agence nationale des élections (ANE), le second était prévu le 31 janvier 2016. Une date difficile à respecter à cause des retards évidents.
Le capharnaüm électoral dans lequel se trouve ce pays n’étonne guère. Il était même prévisible à cause de l’impréparation de l’ANE, mais aussi à cause du chaos politique dans lequel stagne la Centrafrique depuis trois longues années de transition. Plus on avance, moins elle résout les problèmes de fond. En voulant ainsi sortir de la transition par des élections bâclées, elle a fini par se faire rattraper par des résultats annulés.
Que faut-il faire maintenant pour sauver l’essentiel ? Telle est la délicate question à laquelle doivent répondre rapidement les autorités intérimaires pour ne pas ruiner le peu de crédit qui reste encore à l’ANE et à la Cour constitutionnelle, les deux institutions angulaires du processus électoral. De quoi nourrir encore les inquiétudes au sujet de l’avenir sociopolitique de ce pays.