Bangui parle même de prolétariat contre la bourgeoisie, ironie du sort.
Qui donc est capable d’exercer le gouvernement en se conformant aux conséquences de cette crise qui a répandu partout sur le territoire son lot de désolation ; ces larmes qui ont coulé, formant des eaux dont les vagues ont monté plus haut que la colline de gbazou-bangui et qui ont déposé des immondices.
Il faudra quelqu’un d’une grande perspicacité pour nettoyer ces immondices. Il suffira qu’il remédie à cette désolation. Quelqu’un qui soit attentif au perfectionnement de soi et qui pense à ce qui dure perpétuellement, mettre de l’ordre dans sa parenté et attirer vers lui les populations. Quelqu’un qui connaît les hommes et qui saura mettre l’union parmi les peuples.
Toute la question à se poser après ces élections, c’est comment faut-il gouverner, par indulgence ou par sévérité ? Le centrafricain est resté très longtemps sans être gouverné. Il nous faut de l’ordre.
Parce que le feu ardent cause rarement la mort car de loin on le regarde avec la crainte. Mais les eaux lentes font beaucoup de victimes, car on se familiarise et on joue avec elles.
Parce que, quand le gouvernement est indulgent, le peuple devient beaucoup négligent et il faut alors corriger par la sévérité ; et quand le gouvernement est sévère, le peuple souffre il faut alors déployer de l’indulgence.
Il y a également cette nouvelle vague de conscience collective positive qui s’est développée depuis cette crise. Celle qui n’entend plus subir le futur mais le contrôler. Elle prend position par rapport aux questions de société. Cette nouvelle conscience collective est riche en idées et elle souhaite sa participation dans les débats de gouvernement.
En terme de gouvernement, les centrafricains veulent que le gouvernement se situe entre les deux pensées suivantes de ces grands hommes D’État, citons: Le général De GAULLE disait aux français, « je suis venu pauvre, je repartirais pauvre » et celle de KENNEDY qui a promis au peuple américain d’envoyer un homme sur la lune. Deux grandes visions exprimées selon des contextes différents des deux pays. Et les deux hommes D’État ont tenu à leurs paroles.
Donc de la volonté de De GAULLE de bâtir une France qui sort de la 2è guerre mondiale à la volonté de KENNEDY de montrer la puissance de son pays, telle nous devons de projeter l’avenir de notre pays. Finir avec les errements, les tâtonnements, l’immobilisme et l’obscurantisme mais place à la pensée créative et à la vision.
Ces élections-ci se présentent à nous comme le point d’un nouveau départ, alors brisons la glace et libérons nos pensées. Si après ces élections, les centrafricains ne transforment rien, nos enfants seront condamnés à tout souffrir.
C’est dans ce contexte que le choix de nos deux leaders prend toute sa dimension. Le visage politique de notre pays est dessiné et se partage en deux faces politiques : la gauche sociale et la droite bourgeoise indifférente.
La droite indifférente parce qu’on ne l’a jamais vu aux chevets de la RCA dans des moments difficiles. Elle n’intervient jamais auprès des populations.
De cette droite indifférente se sont alignés tous les apprentis ‘’bourgeois‘’ de notre pays, du moins. C’est ce qui fait croire à François Soudan d’écrire aux centrafricains qu’ils ont de la chance d’avoir un « cheval blanc » à ce second tour, c’est un espoir. En effet, c’est juste un « cheval blanc » une couleur mais ce n’est pas un « cheval ». Nous disons que ce qui dénote de la couleur ne dénote pas de la forme. La peinture vient toujours après une préparation d’un fond pur et qu’il peut s’agir d’un « cheval noir ».
Ils ne connaissent pas la souffrance de notre peuple ; ils ne connaissent que l’or et le diamant, en opposition nous connaissons l’agriculture. Le diamant et l’or n’ont aucun effet sur la vie des centrafricains et non plus ne leur profitent.
Ils ont en sus une visée essentiellement pécuniaire. Ils ont une géométrie d’ensemble, ils vivent entre eux et à l’écart de la société qu’ils exploitent. Et pour tout, bon nombre d’entre eux, qui parlent de bourgeoisie, ont bâti leur fortune sur le dos de l’État.
Nous n’irons pas jusqu’à parler des entrepreneurs car les entrepreneurs dans notre pays il n’en existe pas ou presque. Ces hommes qui agissent par opportunité de profit immédiat ne peuvent pas être assimilés à des entrepreneurs. Parce que le caractère de l’entrepreneur est différent de celui de l’homme d’affaires qui recherche un enrichissement personnel immédiat.
L’entrepreneur, il créé l’organisation et il laisse l’administration au gestionnaire. Il répond à un besoin social de façon durable tout en créant de la richesse dans le pays. Le groupe Kamach, une excellence, paix à son créateur bien-aimé.
En effet, ceux qui nous gouvernent, ne voudraient pas qu’on touche au passé et qu’on n’y touche pas à des sujets qui fâchent. Ce rabat jette une peur bleue qui languit et qui ne justifie en rien. Ils nous empêchent de réfléchir par nous-mêmes contre leurs intérêts.
Si l’on veut que les choses changent il faut tout dire, tout ; oublier, se taire, c’est trahir a dit L-F Céline.
On ne peut pas repartir comme ça sur cette base, sans dénoncer, sans définir une orientation et sans s’engager sur des valeurs comme l’handicapé se tient sur ses béquilles, rien ne changera.
En effet, c’est le manque de discipline, de l’organisation et de vision c’est-à-dire penser à quelque chose de durable qui a conduit notre État à la catastrophe. Le manque de discipline conduit au malheur. Le changement vient du leader, celui qui porte la vision de l’avenir. Celui qui montre le chemin à suivre et qui lui-même ne fait pas le chemin contraire. Le plus souvent c’est l’entourage qui abîme la pensée du leader, donc le choix des collaborateurs du leader s’avère délicat.
Nous en appelons à la révolution, donc à un changement, à une prise de position par rapport aux flagorneries rampantes. Fini avec les achats de conscience. Si les centrafricains veulent passer à un stade de vie meilleure, ils doivent prendre la décision de transformer les conditions de leur vie et c’est maintenant qu’il faut préparer par le pouvoir, l’État qui doit nous porter vers l’espoir.
En effet pendant les campagnes électorales les deux candidats se sont nettement distingués et confirment leur appartenance, eu égard aux moyens que chacun d’eux a mobilisés pour battre la campagne. L’un de la simplicité, l’autre de l’arrogance de la suffisance publicitaire. Bangui porte encore les stigmates de cette agressivité publicitaire. Beaucoup de ces candidats de puissance ont péri au 1er tour. C’est dire que parfois l’abondance de la publicité fait perdre de l’estime pour le produit. Le client en dégoûte.
Il n’est pas possible dans les conditions actuelles de se laisser égarés. Nos blessures sont là, nos larmes sont là, et nous voulons un pouvoir qui ne soit pas indifférent de nos souffrances et qui ne doit pas non plus gouverner par indulgence mais qui saura toujours trouver un équilibre harmonieux de gouvernement en suppléant à la sévérité par l’indulgence et à l’indulgence par la sévérité.
Révélons un homme éclairé et élevons un homme d’une humble condition à la tête du pays. Le Président Touadera a tout le profil, humble et disposé. Sa simplicité, sa sociabilité lui vaut le profil de rassembleur naturel et soucieux de ne pas décevoir.
Confucius a dit : le ciel dure, la terre persiste, c’est parce qu’ils ne vivent pas pour eux-mêmes. Le Président Touadera doit savoir apprécier cette pensée.
Le Président TOUADERA est une chance pour la RCA, par contrario à F. Soudan.
Robert ENZA, l’Entrepreneur politique.